Sonangol, Sonatrach, NNPC… Les 50 champions africains du pétrole, du gaz et de l’énergie

Le classement des champions de l’énergie et des hydrocarbures en Afrique est marqué par la reprise des cours du pétrole et du gaz qui dope le secteur. Les nouveaux projets devraient permettre une forte montée en puissance des opérateurs nationaux.

Portés par la flambée des cours des hydrocarbures en sortie de crise sanitaire, les opérateurs du gaz et du pétrole ont retrouvé le chemin de la croissance et des profits. © Montage JA; Adobe Stock

Publié le 15 mars 2023 Lecture : 4 minutes.

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[Exclusif] Le classement 2023 des 500 champions africains

Quelles sont les compagnies les plus performantes du continent ? Découvrez notre classement exclusif des 500 champions africains.

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500 CHAMPIONS AFRICAINS – Pour cette édition, le secteur de l’énergie fait figure (avec celui des mines) de vedette. Portés par la flambée des cours des hydrocarbures en sortie de crise sanitaire, les opérateurs du gaz et du pétrole ont retrouvé le chemin de la croissance et des profits. Les 50 acteurs pour lesquels nous disposons des données comparables avec notre précédente édition affichent un bond de 20 % de leur chiffre d’affaires, qui avoisine les 109 milliards de dollars. Les fossiles ne sont donc pas morts !

Les compagnies africaines comme l’algérienne Sonatrach (1er), champion continental tout secteurs confondus, l’angolais Sonangol ou le nigérian NNPC, ainsi que les majors internationales comme TotalEnergies ou ENI et leurs multiples filiales ont effacé les stigmates de la crise. En aval, les compagnies de distribution comme Vivo ou Afriquia ont été spectateurs plus qu’acteurs de ce retournement. Mais par l’effet prix, elles voient également leurs comptes prendre du poids.

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De l’onshore vers l’offshore

Sur le continent, les tendances marquantes en sortie de crise, sont à peu près les mêmes qu’avant la tempête Covid. Les compagnies internationales se délestent des actifs jugés les moins porteurs, surtout onshore. Et privilégient les projets non matures et l’offshore complexe. Ce qui conduit à des regroupements comme la fusion en 2022 des actifs d’ENI et BP en Angola dans un joint-venture nommé Azule. Entité à la gestion indépendante, la société devrait sous peu faire son entrée dans notre classement avec un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars.

Au Nigeria, Shell, TotalEnergies et ENI ont cédé, en janvier 2021, leur 45 % dans le bloc OML17 à TNOG Limited, société contrôlée par Heirs, le family office du milliardaire Tony Elumelu, peu disert sur les comptes de sa holding qui n’apparaît donc pas dans le Top 500.

Autre groupe indépendant nigérian, Seplat négocie, depuis plus d’un an, la cession par ExxonMobil de ses parts dans sa filiale Mobil Producing Nigeria Unlimited pour 1,2 milliard de dollars, une opération bloquée par l’ex-président Muhammadu Buhari.

Les majors en position d’attente

Côté amont, les investissements en exploration-production, gelés pendant la crise sanitaire, ont repris depuis 2021, mais de façon ciblée (Angola, Namibie, Algérie et Égypte, notamment). C’est que la plupart des majors internationales sont engagées dans une vaste transition au plan mondial et doivent mener des investissements croissants dans les renouvelables, parfois sur le continent, comme TotalEnergies en Afrique du Sud ou Shell au Nigeria.

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La guerre en Ukraine a toutefois relancé les projets dans le gaz naturel, avec un activisme marqué du groupe ENI en quête de substitution au gaz russe pour l’Italie. En Égypte, le groupe italien a redoublé d’efforts sur le champ Zohr, de même qu’en Algérie, pays où il réinvestit fortement au côté de Sonatrach (Berkine South…). À cela s’ajoutent des projets en Libye et l’investissement dans un second terminal gazier flottant au Congo Brazzaville.

Il reste que dans l’ensemble, les majors ont levé le pied sur l’amont africain. Et attendent désormais, avec les États concernés et leurs compagnies nationales, de récolter les fruits de leurs investissements passés. De fait, plusieurs pays sont à l’aube d’un changement d’ère. Le Sénégal et la Mauritanie vont entrer dans le club des producteurs d’hydrocarbures avec la mise en route cette fin d’année du méga projet offshore gazier Grand Tortue Ahmeyim. Celui-ci est porté par BP, avec le texan Kosmos et les compagnies nationales Petrosen et SMH.

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Le Sénégal devrait aussi voir, fin 2023, la mise en exploitation du champ pétrolier offshore Sangomar, détenu par l’Australien Woodside avec Petrosen à hauteur de 18 %. En Côte d’Ivoire, la production de l’important projet offshore Baleine (pétrole et gaz associés) opéré par ENI en association avec PetroCI est attendue d’ici à 2024.

Le Mozambique dans les starting-blocks

Au Mozambique, pays promis à un boom gazier, la situation est plus confuse en raison de la situation sécuritaire dans le Nord. Après des années de travaux, ENI et les partenaires du projet GNL Coral Sul, 100 % offshore (donc non affecté par les questions sécuritaires), ont pu charger le premier méthanier en novembre 2022. De leur côté, ExxonMobil/ENI et TotalEnergies espèrent pouvoir, à court terme, reprendre leur activité à terre à Cabo Delgado, où sont localisés deux projets GNL intégrés à 20 milliards de dollars chacun, respectivement Rovuma (Empresa Nacional de Hidrocarbonetos – ENH à 10 %) et Mozambique LNG (ENH à 15 %).

Un peu plus au nord du continent en Ouganda, TotalEnergies et China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) partenaires avec la Compagnie nationale pétrolière ougandaise UNOC (15 %) du projet du lac Albert ont, en dépit des récriminations des écologistes, décidé le lancement de cet investissement onshore à 10 milliards de dollars, oléoducs East African Crude Oil Pipeline (EACOP) compris.

Bref, du Sénégal à la Mauritanie en passant par la Côte d’Ivoire, le Mozambique et l’Ouganda, ces projets devraient se traduire ces prochaines années par une forte montée en puissance des compagnies publiques. Bientôt dans notre classement ?

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