Le Nord-Kivu de nouveau endeuillé par les ADF
Dans l’est de la RDC, les rebelles affiliés au groupe État islamique ont exécuté au moins quarante personnes. Le bilan de leurs attaques s’élève à près de 150 tués depuis le début de l’année.
Une nouvelle attaque attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), affiliés au groupe État islamique (Daesh), a fait au moins 46 morts dans la nuit du 8 au 9 mars dans l’est de la RDC, selon les autorités locales. Les autorités provinciales n’ont pas encore communiqué sur cette attaque.
« Le bilan, toujours provisoire, est de 38 personnes tuées à Mukondi et huit à Mausa », deux villages proches l’un de l’autre dans le territoire de Beni, dans la partie septentrionale de la province du Nord-Kivu, a déclaré Kalunga Meso, le chef du groupement local. La province est également en proie à la rébellion du M23. Ce notable ajoute que « les ADF ont rassemblé les gens pour ensuite les exécuter ».
Exécutés à l’arme blanche
Le bilan humain est confirmé par Arsène Mumbere, président de la société civile locale, qui précise que les assaillants « sont entrés dans le village Mukondi sans bruit » et ont tué la plupart des victimes « par armes blanches ». Selon lui, à Mausa, les corps des victimes ont été retrouvés « calcinés dans des maisons incendiées ». La fouille est encore en cours, car les habitations sont éloignées les unes des autres, a-t-il ajouté.
« Dans la nuit du 8 au 9 mars, des miliciens venus de la vallée de Mwalika ont incendié le village de Mukondi » et « ont tué au moins 36 personnes à l’arme blanche », a publié dans la matinée du 9 mars sur son compte Twitter le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), un réseau d’analystes basés dans l’est de la RDC.
Dans la nuit du 8 au 9 mars, des miliciens venus de la vallée de #Mwalika ont incendié le village de #Mukondi (terr. de #Beni, Nord #Kivu). Ils ont tué au moins 36 personnes à l'arme blanche. Plus de 10 blessés sont au centre de santé de #Kalunguta. Les #ADF sont soupçonnés. #RDC pic.twitter.com/i9Gitzfge1
— Baromètre sécuritaire du Kivu (@KivuSecurity) March 9, 2023
Près de 150 tués depuis janvier
En 2021, des attentats sur le sol ougandais ont été attribués aux ADF et une opération militaire conjointe entre les armées congolaise et ougandaise a été lancée pour les traquer dans le Nord-Kivu et dans la province voisine de l’Ituri. Les États-Unis ont offert la semaine dernière une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information susceptible de mener à leur chef, un Ougandais d’une quarantaine d’années nommé Musa Baluku.
D’après le KST, les ADF, présentés par le groupe État islamique comme sa branche en Afrique centrale, ont tué près de 150 personnes depuis le début de l’année, en incluant cette dernière attaque.
Plus au sud, la province du Nord-Kivu est également depuis plus d’un an le théâtre de combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, selon Kinshasa et des experts de l’ONU. Malgré un cessez-le-feu censé être entré en vigueur le 7 mars, les combats se sont poursuivis et le M23 continue d’étendre son territoire. Une délégation du Conseil de sécurité est attendue jeudi soir à Kinshasa, pour une visite de travail de trois jours qui doit aussi la mener à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
(avec AFP)
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