L’Unesco fait la manche
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a vu son budget amputé de 135 millions d’euros pour 2012 et 2013. Après avoir fait appel aux dons des États membres, elle réunit son conseil exécutif pour trouver une solution à la crise.
Réunion de crise à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Convoquée prématurément à Paris du 27 février au 10 mars, la 189e session de son conseil exécutif doit examiner les moyens de remédier à une hémorragie financière qui menace sa survie même. Le 31 octobre dernier, en devenant la première institution des Nations unies à accueillir la Palestine comme État membre à part entière, l’Unesco a perdu la contribution d’Israël et des États-Unis, soit près du quart de ses revenus.
Dès le mois de novembre, la directrice générale, la Bulgare Irina Bokova, a sonné l’alarme. L’organisation accusait un déficit de 54 millions d’euros pour l’exercice 2011, et son budget pour les deux ans à venir était amputé de 135 millions d’euros. La réduction drastique des dépenses, le siphonnage du fonds de roulement et le versement anticipé des contributions de certains États ont finalement permis d’équilibrer les comptes pour 2011.
Mais c’est avant tout sur les donateurs que Bokova compte pour assurer le fonctionnement de l’Unesco ces deux prochaines années. Un fonds d’urgence a été créé et les sponsors répondent présent. Fin février, il était déjà crédité de plus de 19,8 millions d’euros – sans compter les promesses de dons. Paradoxalement, l’Europe est pour l’instant le continent le plus avare, avec quelque 12 500 euros apportés par Andorre, Chypre, le Luxembourg, Monaco et Saint-Marin. La lointaine Islande en a offert 76 000. Un effet de la crise qui ébranle l’économie des Vingt-Sept ?
La générosité du Gabon, du Congo, et du Cameroun
Celle-ci n’empêche pas les États émergents de se montrer généreux. Premier à s’être manifesté, le Gabon a promis 1,5 million d’euros, et ses voisins de Brazzaville et Yaoundé lui ont emboîté le pas, s’engageant à verser respectivement 1,5 million et 220 000 euros. Des sommes qui seront utilisées pour financer des programmes dans la région, a précisé Irina Bokova. Malabo ne s’est en revanche pas manifesté, alors que les polémiques font rage sur la suppression du prix Unesco-Obiang Nguema, demandée par sept ONG, et sur la nomination du fils du président équato-guinéen comme délégué permanent adjoint de son pays auprès de l’organisation. Une décision perçue par ses détracteurs comme une tentative de conférer l’immunité diplomatique à Teodoro Nguema Obiang Mangue, dont des dizaines de millions d’euros de biens et d’actifs sont actuellement saisis aux États-Unis et en France.
Solidarité avec les Palestiniens oblige, c’est le monde islamique qui se montre le plus charitable, avec 186 000 euros offerts par le Kazakhstan, 3,8 millions d’euros accordés par la Turquie, 4,5 millions promis par l’Indonésie et surtout 15,2 millions versés par le Qatar. Mais la surprise vient d’outre-Atlantique. Dans le budget prévisionnel présenté le 13 février, Barack Obama a prévu d’honorer de nouveau la cotisation de son pays en 2013 (59 millions d’euros). Pour cela, il entend demander au Congrès une indispensable dérogation à la loi interdisant le financement de toute institution des Nations unies qui reconnaîtrait la Palestine comme État membre. Mais nul ne sait quand les parlementaires statueront, aucune date butoir n’ayant été fixée.
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