En Côte d’Ivoire, deux ans de prison pour 26 militants du PPA-CI

Près d’une trentaine de membres du parti de Laurent Gbagbo ont été condamnés jeudi soir à deux ans de prison ferme pour « trouble à l’ordre public » lors d’une manifestation de soutien à Damana Pickass, le secrétaire général du parti, fin février à Abidjan.

Damana Pickass, en février 2023. © Facebook Damana Pickass

Publié le 10 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

Le 24 février, à Abidjan, 31 personnes avaient été arrêtées et placées en détention alors qu’elles manifestaient leur soutien à Damana Pickass, le secrétaire général du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), le parti d’opposition de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Damana Pickass était convoqué par un juge d’instruction pour son rôle présumé dans l’attaque d’une caserne à Abidjan en 2021.

Vingt-sept de ces manifestants comparaissaient devant la justice ce jeudi 9 mars, et tous sauf un – acquitté – ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Le parquet avait requis trois ans ferme. Au cours des débats, une des procureurs a estimé que les accusés s’étaient rendus coupables de troubles à l’ordre public, « même sans violence ». Elle a rappelé que la convocation de Damana Pickass était « personnelle » et qu’elle n’aurait pas dû engendrer un rassemblement.

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Une justice instrumentalisée ?

« Les faits n’ont pas été démontrés. Le concept défini d’ordre public est une espèce de fourre-tout », a déploré un avocat de la défense, Me Jonas Zadi, précisant qu’il ferait appel de ce verdict. « Les personnes qui ont été condamnées sont toutes membres du PPA-CI, c’est un fait », a ajouté un autre avocat de la défense, Me Sylvain Tapi.

La semaine dernière, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, avait accusé le pouvoir d’instrumentaliser la justice « à des fins politiques » après ces arrestations. « L’appareil judiciaire est devenu un instrument d’oppression des opposants ivoiriens », avait-il affirmé. « Notre régime essaie au contraire de consolider l’État de droit, où chaque citoyen est libre d’exercer sa liberté conformément aux lois en vigueur », avait répondu Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir.

Le climat politique était pourtant à la décrispation depuis la présidentielle de 2020, lors de la réélection d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, où des violences avaient fait 85 morts et 500 blessés. Des législatives se sont tenues dans le calme en mars 2021, et les opposants Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont fait leur retour dans le pays après leur acquittement par la justice internationale.

(avec AFP)

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