Burkina Faso – Hôtellerie : dans le sillage du Beneb-Souka

Loin de l’animation de Ouaga et des embarras de Bobo, le tourisme se développe aussi à Koudougou. La troisième ville du Burkina Faso, qui mise sur son côté authentique, voit fleurir les établissements étoilés.

Le complexe construit par Marcel Poulma Zoma compte 48 chambres et deux salles de conférences. © Hippolyte Sama pour J.A.

Le complexe construit par Marcel Poulma Zoma compte 48 chambres et deux salles de conférences. © Hippolyte Sama pour J.A.

Publié le 14 mars 2012 Lecture : 3 minutes.

N’eût été la crise sociomilitaire de l’an dernier, nombre de Burkinabè auraient convergé vers Koudougou, le 11 décembre 2011, pour participer aux célébrations de la fête nationale… qui s’y dérouleront finalement en décembre prochain. Marcel Poulma Zoma a tout de même maintenu l’inauguration de son hôtel trois étoiles, le Beneb-Souka, accueillant pour l’occasion des invités de marque dont le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama, et, pour couper le symbolique ruban, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao.

Construit en plein centre de Koudougou – capitale du Centre-Ouest, à 100 km de Ouagadougou -, le complexe hôtelier fait la fierté de son promoteur : il compte 48 chambres réparties sur trois étages et deux salles de conférences, d’une capacité de 160 personnes pour la première et de 50 pour la seconde. Avec des prix allant de 18 000 à 36 000 F CFA (de 27,50 à 55 euros) la nuitée, Marcel Zoma espère que le Beneb-Souka fera vite le plein. « Nos prix sont relativement bas, pour que tous les Burkinabè puissent s’offrir une chambre chez nous, tout en maintenant le confort d’un trois-étoiles », explique-t-il, avant de faire l’apologie de l’ascenseur high-tech, des chambres spacieuses et climatisées ainsi que de l’accès à internet. « Les gens viennent visiter l’hôtel comme si c’était une attraction touristique », s’amuse-t-il.

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Une offre diversifiée

Au début des années 1980, le Burkina Faso attirait 150 000 visiteurs par an ; aujourd’hui, il frôle les 500 000 et espère doubler les recettes hôtelières (actuellement 55 milliards de F CFA, soit près de 84 millions d’euros) d’ici à 2020. Il tire profit d’un agenda culturel bien rempli : Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), Salon international de l’artisanat (SIAO), mais aussi Récréthéâtrales ou Jazz à Ouaga. Les tour-opérateurs peuvent aussi miser sur des sites encore authentiques, comme le village de Tiébélé (Sud) et son architecture kassena, les mares aux caïmans sacrés de Sabou et de Bazoulé (Centre), les cascades de Banfora et les pics de Sindou (Ouest), ou les ruines de Loropéni (Sud). Le Burkina Faso est aussi le premier pays ouest-africain de tourisme de conférence, et abrite tous les ans une petite centaine de rencontres et séminaires sous-régionaux. M.G.-B.

Originaire de la région, Marcel Poulma Zoma est un néophyte dans l’hôtellerie. Il a débuté en 1981 dans le négoce de produits alimentaires en gros, avant de se concentrer, à partir de 2002, sur les boissons gazeuses (sodas et bières). Sa petite entreprise est devenue une importante société de distribution, avec des filiales à Ouaga, mais aussi à Lomé, au Togo, ainsi qu’à Abidjan, Korhogo et Bouaké, en Côte d’Ivoire. Les bénéfices ont tous été investis dans la construction de l’hôtel, qui a duré sept ans. Et Zoma ne regrette rien. Pour lui, « plus il y aura d’hôtels à Koudougou, plus on aura de chances d’attirer les touristes et les conférenciers qui ont envie de voir autre chose que Ouagadougou ».

Nuits atypiques

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La troisième ville du pays (150 000 habitants) espère tirer son épingle du jeu du tourisme d’affaires et culturel. Et force est de constater que la demande en infrastructures hôtelières va croissant à Koudougou, qui entre en effervescence tous les ans, fin novembre, avec le festival des Nuits atypiques de Koudougou (NAK). La 16e édition, en 2011, a accueilli 70 000 visiteurs. « Chaque année, nous avons de grosses difficultés à héberger les festivaliers, raconte Koudbi Koala, le directeur des NAK. L’accroissement des capacités hôtelières ne peut que faciliter l’organisation d’événements d’envergure dans notre ville. »

Son voeu semble avoir été entendu par les investisseurs locaux. Plusieurs établissements sont en construction, à l’instar du Coram, qui prévoit d’ouvrir ses portes le 11 décembre. Cette nouvelle concurrence n’inquiète guère le patron du Beneb-Souka : avant même son inauguration officielle, son hôtel a accueilli la star de la musique sénégalaise Ismaël Lo. Et cela vaut toute la publicité du monde. 

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