Burkina Faso : Koudougou, cité politique

Très politisée, la ville de Koudougou a notamment donné naissance au premier président de la République de Haute-Volta.

La statue du père de l’indépendance, Maurice Yaméogo, trône à l’entrée de la commune. © Hippolite Sama pour J.A.

La statue du père de l’indépendance, Maurice Yaméogo, trône à l’entrée de la commune. © Hippolite Sama pour J.A.

Publié le 12 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

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Si les Koudougoulais sont atteints du virus de la politique, ils le doivent à d’illustres natifs de la ville. Parmi eux, Kaboré Bebzinda (1920-1947), alias Philippe Zinda Kaboré, fut – avec Félix Houphouët-Boigny et Ouezzin Coulibaly – l’un des trois députés de la colonie de Côte d’Ivoire élus en novembre 1946 au Parlement français. Il est mort à Abidjan d’une crise cardiaque six mois plus tard. Henri Marcel Guissou (1910-1979) fut quant à lui sénateur de la Côte d’Ivoire de 1947 à 1948, puis député de la Haute-Volta de 1949 à 1959.

Mais le plus célèbre des Koudougoulais est sans doute Maurice Yaméogo (1921-1993), père de l’indépendance : une statue à son effigie (remplacée par une nouvelle à l’occasion du cinquantenaire de la ville, en décembre 2009) trône à l’entrée de la commune. Grand conseiller de l’Afrique-Occidentale française (AOF) de 1948 à 1952, Maurice Yaméogo devient le premier président de la République de Haute-Volta, en 1959. Une coalition des syndicats appuyée par la chefferie traditionnelle et le clergé suscite un soulèvement populaire qui l’amène à démissionner en 1966. En 1977, il crée l’Union nationale pour la défense de la démocratie (UNDD), reconstituée en 2003 et dont son fils, Hermann Yaméogo, a aujourd’hui repris la direction.

Dans la mémoire des habitants, le journaliste Norbert Zongo, tué en 1998, restera un martyr.

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Également natif de Koudougou : l’ancien Premier ministre Tertius Zongo, qui a dirigé le gouvernement burkinabè de juin 2007 jusqu’à son débarquement, en avril 2011.

Contre l’impunité

Enfin, dans la mémoire des habitants, Norbert Zongo, né à Koudougou en 1949, restera un martyr. Directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, il a été assassiné en décembre 1998 alors qu’il enquêtait sur la mort du chauffeur du frère du chef de l’État. Encore non résolu, le meurtre de ce journaliste d’investigation a révolté la ville et en a fait un fief de la lutte contre l’impunité. Un combat qui a trouvé une nouvelle impulsion après les manifestations de février 2011. La société civile demande aujourd’hui la condamnation des responsables du décès de deux des camarades de Justin Zongo (qui n’a aucun lien de parenté avec Norbert), tués lors de ces événements.

Koudougou compte aussi des artistes, notamment Bernard Yaméogo, dramaturge, cinéaste, scénariste et producteur. Auteur de pièces de théâtre, de séries télévisées et de documentaires, il dirige actuellement Credo Media, une jeune société de production indépendante.

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