En Guinée, la justice réclame des explications après l’interpellation de deux militants
Le garde des Sceaux a assuré qu’il ne « tolèrera aucune démarche violant les droits de tous citoyens en conflit avec la loi ». Une rencontre entre la coalition des principaux partis d’opposition, le gouvernement et des religieux est prévue ce 13 mars, mais reste à confirmer.
À l’heure où se dessine une possible reprise du dialogue entre l’opposition et la junte au pouvoir en Guinée, l’affaire est du plus mauvais effet. Le ministère guinéen de la Justice a exigé le 12 mars des explications sur l’interpellation de deux militants de la société civile. Abdoul Sacko et Ismaël Diallo ont été interpellés samedi 11 mars par des gendarmes pour des raisons non communiquées, puis relâchés.
D’après ce que laisse entendre Alphonse Charles Wright, tout cela aurait été fait en dehors des procédures. Dans un communiqué, le garde des Sceaux dit en avoir pris connaissance par la presse. Il a réclamé au parquet un « rapport circonstancié » et assure qu’il ne « tolèrera aucune démarche violant les droits de tous citoyens en conflit avec la loi ».
Les deux hommes font partie d’organisations réclamant un retour rapide des civils à la tête de la Guinée, laquelle est dirigée par des militaires depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, qui a renversé l’ex-président Alpha Condé. Abdoul Sacko en particulier est une figure connue, membre des « Forces vives », une coalition de partis politiques, de syndicats et d’organisations opposés à la junte.
Transition démocratique
Les « Forces vives » ont dénoncé les interpellations du 11 mars comme un « acte liberticide […] qui compromet les démarches entamées par les autorités religieuses pour calmer les tensions socio-politiques », alors qu’elles viennent de reporter une manifestation contre la junte pour, disent-elles, donner une chance à une médiation des autorités religieuses.
Sous la pression de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les militaires ont consenti à céder la place à des civils élus d’ici à la fin de 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils. L’opposition accuse la junte dirigée par Mamadi Doumbouya de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d’arrestations de personnalités et d’enquêtes judiciaires. Elle réclame un véritable dialogue.
Une précédente journée de mobilisation à la mi-février avait entraîné des affrontements qui avaient fait trois morts. La junte a menacé d’interdire les principaux partis, déjà quasiment réduits à l’inaction. Une rencontre entre « Forces vives », gouvernement et religieux est pressentie ce 13 mars, mais reste à confirmer.
(avec AFP)
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