Bénin : Agrisatch en poule position

Jusque-là importatrice, la filiale de CDPA, Agrisatch, veut doubler sa production d’oeufs et de volailles. Un domaine dans lequel elle est pionnière au Bénin.

Outre son pays, Agrisatch vise aussi les marchés voisins, notamment le Nigeria, qui reste un énorme importateur d’oeufs et de volailles. © Proparco

Outre son pays, Agrisatch vise aussi les marchés voisins, notamment le Nigeria, qui reste un énorme importateur d’oeufs et de volailles. © Proparco

Fiacre Vidjingninou

Publié le 3 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

« C’est tellement mieux d’acheter de la volaille et des oeufs produits localement. En plus, les abats vendus dans les boutiques du Comptoir de distribution de produits alimentaires (CDPA) ont bien meilleur goût que ceux qui sont importés. Avec ma famille, nous les avons adoptés ! » confie, radieuse, Ariane Kuassi, dans le magasin CDPA de Gbégamey.
CDPA-Agrisatch info

Comme Ariane, un nombre croissant de Béninois choisissent les volailles d’Agrisatch, filiale du groupe agroalimentaire fondé en 1988 par Jean-Baptiste Satchivi. « Au départ, nous n’avions qu’une petite poissonnerie au coeur du marché de Dantokpa, à Cotonou. Aujourd’hui, nous détenons le label du meilleur producteur d’oeufs du Bénin. Notre vocation : nourrir les populations en quantités suffisantes sans perdre de vue la qualité », explique le directeur général, qui s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale à peine après avoir décroché à Paris un DESS (bac +5) à l’université René-Descartes.

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Abattoir

Depuis quelques années, le groupe a pris un virage stratégique. Jusqu’alors importateur, il s’est mué en producteur. À Tori-Bossitô, à 35 km à l’ouest de Cotonou, un complexe intégré ultramoderne a été bâti sur 25 ha. Il a été inauguré en 2009. Chaque année, 30 millions d’oeufs et 75 tonnes de volailles en sortent pour être vendus dans les 77 communes du pays à travers des franchises, grâce à des partenaires, ou via des points de vente Agrisatch installés à Cotonou et à Parakou, dans le Nord.

Totalement clôturé pour limiter les risques sanitaires, le site est impressionnant. Dans les bâtiments, dont certains atteignent 100 m de long sur 9 m de large, tout est automatisé ou presque : la circulation d’air pour maintenir une température ambiante d’environ 25 °C, l’alimentation des poules par des tapis roulants, la distribution d’eau grâce à des pipettes, la collecte des oeufs… De la zone de ponte à l’abattoir en passant par l’espace réservé aux poussins et l’usine de fabrication d’aliments pour volailles, tout se compte par milliers : 90 000 oeufs sont ramassés chaque jour, 28 000 poussins sont en incubation, 5 t de provende (un mélange alimentaire) sont produits chaque heure. CDPA détient 54 % du marché national de produits avicoles et halieutiques.

Protéines

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D’ici à deux ans, tout cela aura changé. Grâce à un plan d’investissement financé à hauteur de 10 millions d’euros par Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD), et par Bio, deux institutions financières européennes, la production devrait doubler. Malgré son poids sur le marché, CDPA a encore une bonne marge de progression. Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, la production nationale de volailles représente en effet moins de 23 % du marché et celle d’oeufs couvre à peine 16 % de la demande locale. « Notre souci premier est d’assurer l’approvisionnement des populations en protéines, tout cela dans les meilleures conditions de sécurité. C’est pourquoi nous ne lésinons pas sur les moyens et assumons nous-mêmes la chaîne de production de A à Z », explique le PDG.

Outre son pays, Agrisatch vise aussi les marchés voisins, notamment le Nigeria, qui reste un énorme importateur d’oeufs et de volailles.

Enfin, si Bio et Proparco accompagnent ce projet, c’est aussi parce que Jean-Baptiste Satchivi envisage de travailler davantage avec les petits producteurs, en leur apportant matière première et savoir-faire. La méthode est encore à l’étude mais les premiers éleveurs ciblés sont choisis : ce seront ceux de Tori-Bossitô.

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