Sénégal – Présidentielle : l’armée gardera-t-elle sa neutralité ?
Certains Sénégalais pensent que l’armée pourrait se retourner contre le président Wade. Mais celui-ci a de bonnes relations avec une institution qui, traditionnellement, n’outrepasse pas ses missions.
Et si l’armée intervenait pour mettre fin au chaos ? Depuis qu’il y a eu mort d’hommes dans les manifestations au Sénégal, les rumeurs vont bon train. Ce scénario semble toutefois illusoire. « Je n’y crois pas. L’armée sénégalaise a une tradition républicaine. Jamais, même en 1988 quand le président Diouf avait décrété l’état d’urgence, elle n’a outrepassé ses missions », indique le journaliste Amadou Mbaye Loum, spécialiste des questions militaires.
Comme ses prédécesseurs, Wade cultive des relations cordiales avec l’état-major. C’est lui qui a nommé le chef d’état-major des armées, Abdoulaye Fall, en 2006. Lui également qui, un an plus tôt, avait nommé le haut commandant de la gendarmerie nationale, un autre Abdoulaye Fall. Fin 2011, Wade a pris grand soin des officiers : fin décembre, il en a promu treize au grade éminemment politique de général. « Treize généraux d’un coup, c’est énorme pour l’armée sénégalaise. Du jamais vu », constate un ancien directeur de cabinet à la primature.
Dans la police, chargée des opérations de maintien de l’ordre, le président dispose également d’hommes de confiance. Après son élection, en 2000, Wade avait pris soin d’y caser nombre de calots bleus (les hommes chargés de sa sécurité privée lorsqu’il se trouvait dans l’opposition).
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