Présidentielle au sénégal : les confréries vont-elles choisir un candidat ?

Pour les deux principales confréries du Sénégal, la Mouridiya et la Tidjaniya, pas question de donner des consignes de vote pour la présidentielle du 26 février, malgré l’insistance des candidats.

Les deux confréries se sont limitées à lancer un appel au calme après les violences de janvier. © AFP

Les deux confréries se sont limitées à lancer un appel au calme après les violences de janvier. © AFP

Publié le 24 février 2012 Lecture : 1 minute.

Draguées par l’ensemble des candidats, Wade en tête, les deux confréries les plus influentes au Sénégal, la Mouridiya et la Tidjaniya, ont décidé, comme lors des précédentes élections, de ne pas trancher. « Il n’y aura pas de ndigël ["consigne de vote", NDLR]. L’époque où le khalife prenait position est finie, explique l’islamologue Abdoul Aziz Kébé. De toute façon, ça ne marcherait plus auprès des jeunes. » « Au sein de l’état-major de chaque confrérie, tous ne soutiennent pas le même candidat », ajoute un collaborateur d’un candidat en charge des questions religieuses.

Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké, le khalife général des mourides, et Serigne Mansour Sy, le khalife général des tidjanes, se sont limités à lancer un appel au calme après les violences de fin janvier. Le premier a également demandé de respecter le verdict du Conseil constitutionnel, ce qui a été perçu par certains comme un soutien implicite au président sortant.

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Jusqu’à présent, les seules voix religieuses qui ont clairement pris position pour ou contre Wade sont le fait d’autorités « périphériques » – des marabouts isolés ou des branches autonomes des tidjanes. Quant aux marabouts qui ont pris l’habitude de monnayer leur influence lors des élections, Modou Kara Mbacké et Cheikh Bethio Thioune, ils n’ont pour l’heure pas pris position. Le premier a été proche, un temps, d’Idrissa Seck ; le second avait soutenu Wade en 2007.

Quoi qu’il en soit, « l’influence des confréries est moindre aujourd’hui », explique Khadim Mbacké, chercheur à l’université Cheikh-Anta-Diop, à Dakar. En 2000, les principales confréries soutenaient Abdou Diouf en coulisses, ce qui n’a pas empêché sa défaite.

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