Présidentielle au Sénégal : l’opposition est-elle en ordre de marche ?

La campagne communune des principaux candidats de l’opposition n’aura duré que trois jours. Depuis, chacun mène sa barque de son côté. Une désunion qui renforce la position d’Abdoulaye Wade pour le premier tour de l’élection présidentielle du 26 février.

Idrissa Seck (2e D), Ousmane Tanor Dieng (G),et Moustapha Niasse,le 4 février 2012 à Dakar. © AFP

Idrissa Seck (2e D), Ousmane Tanor Dieng (G),et Moustapha Niasse,le 4 février 2012 à Dakar. © AFP

Publié le 25 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Les déclarations de bonnes intentions des principaux opposants ont fait long feu. C’était le 4 février, à la veille de l’ouverture de la campagne : au deuxième étage d’un hôtel de Dakar, sept challengeurs (Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Tidiane Gadio et Ibrahima Fall) chantaient ensemble l’hymne national sénégalais, formaient une chaîne humaine en se prenant par la main et prenaient l’engagement « de rester unis » et de mener une campagne commune.

Trois jours plus tard, Macky Sall, persuadé de pouvoir battre Wade à la régulière et soucieux de ne pas « insulter l’avenir », désertait les manifestations du M23 (Mouvement du 23 juin), la coalition des partis et des organisations de la société civile opposés à la candidature de Wade, et menait sa propre campagne. « Nous avons fait ce que nous avons pu pour nous opposer à la candidature de Wade, explique son porte-parole, Alioune Badara Cissé. Maintenant, nous devons faire avec la réalité du terrain. »

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Le week-end suivant, chacun des candidats faisait cavalier seul. En lançant des slogans aux tonalités guerrières tout en refusant l’épreuve de force dans la rue, le mouvement s’est enfermé dans une logique de confrontation sans se donner les moyens de l’emporter. Cette « stratégie hybride », selon les termes du politologue Babacar Justin Ndiaye, n’a pas permis de mobiliser suffisamment.

Un ticket "tout sauf Wade" au 2e tour?

Selon un jeune militant socialiste, elle traduit « le fossé qui sépare les élites politiciennes du peuple », mais aussi « le manque de combativité » des leaders de l’opposition. « Tous ont goûté au pouvoir et au confort qui va avec. Mais ils ne sont pas prêts pour autant à se battre pour le retrouver, comme Wade dans les années 1980 », note avec amertume un membre de l’équipe de campagne d’Idrissa Seck.

Cette désunion et ces stratégies divergentes auxquelles s’ajoutera, le 26 février, l’inévitable dispersion des voix, sont les trois principaux atouts du président sortant, persuadé de sa victoire dès le premier tour. En cas de second tour, l’équation serait tout autre. Un ticket « tout sauf Wade » aurait toutes les chances de l’emporter. Les collaborateurs de Gorgui en conviennent.

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