Les mères africaines appelées à la rescousse sur le front de la souveraineté alimentaire

Au Maroc, l’édition 2023 du forum AWA a enfoncé le clou des solutions féminines aux problèmes d’insécurité alimentaire, sur le continent africain.

© Damien Glez

 © GLEZ

Publié le 16 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

Si l’idéologie ambiante, notamment en Afrique de l’Ouest, pétrit la notion de souveraineté à l’envi, parfois jusqu’à « l’idéologisme » de posture, elle ne portera de fruits – et autres denrées alimentaires – que si elle se décline au niveau prosaïque de l’économie. Et les discours plus ou moins technocrates sur l’indépendance monétaire, pour essentiels qu’il soient, ne produiront pas de miracle, si l’on ne regarde pas, au-delà des porte-monnaie, dans les assiettes…

Sur un continent aux terres arables nombreuses – l’Afrique hébergerait deux tiers des parcelles arables non cultivées au monde – et aux déficits pluviométriques moins tragiques qu’il n’y paraît, le « colonialisme » est aussi dans les marmites, comme en témoigne la récente infographie que Jeune Afrique a consacrée à la brique salée au logo jaune et rouge. non plus, l’Afrique ne manque pas des condiments qui composent les immanquables cubes.

la suite après cette publicité

Tenue en période de célébration des droits des femmes, dans la ville marocaine de Rabat, l’édition 2023 du forum AllAfrica Women Agenda (AWA) s’est focalisée sur la dimension féminine du sujet agricole, sous le thème « Souveraineté alimentaire : nourrir l’Afrique au féminin ». Là encore, chacun semble avoir entendu à l’infini les discours sur l’autonomisation de cette « autre moitié du ciel » dont personne ne conteste ni le rôle traditionnel assumé dans les zones rurales – 50 % de la main d’œuvre – ni les performances de son entrepreneuriat moderne, même à taille modeste.

Vocation paysanne et renforcement des capacités

Si un sujet « tarte à la crème » est synonyme de poncifs, l’image alimentaire autorise à considérer, d’un œil bienveillant, les conclusions des experts des ateliers marocains, 322 millions d’Africains étant actuellement touchés par l’insécurité alimentaire grave et 473 millions supplémentaires par des formes modérées.

L’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Icesco) prône le renforcement de capacité des acteurs du secteur agricole africain, notamment de ses actrices. Elle souhaite que vocation paysanne ne rime pas avec abandon prématuré de l’école, même si les programmes scolaires doivent encore évoluer vers la promotion des savoirs endogènes. Basée en Côte d’Ivoire, la fondation African Women Initiatives (AWI) vante, elle, la création de réseaux de femmes africaines entrepreneures susceptibles d’échanger des stratégies, notamment sur la résilience face au changement climatique.

Restent évidemment largement en suspens les questions de l’équipement des cultivatrices, de l’influence néfaste des conflits, de l’accès égalitaire à la terre, aux semences améliorées, au marché, aux services financiers et aux informations agrométéorologiques. Et les plus ambitieux de rêver déjà d’une digitalisation optimale qui permettrait notamment de fournir une cartographie déterminante des offres et des besoins.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires