Ismaïl Omar Guelleh : « Contrairement à d’autres, Djibouti a su tourner la page de la colonisation »
À trois ans d’une présidentielle à laquelle, répète-t-il, il ne se présentera pas, le président de Djibouti parle de ses voisins, des bases militaires, de ses opposants… Et dresse en creux le portrait de son futur candidat.
À l’heure où partout ailleurs sur le continent les bases militaires étrangères – françaises en particulier – sont de plus en plus considérées comme indésirables au point de devenir les abcès de cristallisation du néo-souverainisme africain, la République de Djibouti vit dans la sérénité sa cohabitation avec la présence permanente sur son sol de plusieurs milliers de soldats venus de trois continents. Une singularité due à trois facteurs. Géopolitique, tout d’abord : pour ce petit pays tardivement indépendant, confronté aux convoitises de ses voisins, les bases constituent une sorte d’assurance-vie dont le million de Djiboutiens a intégré la nécessité. Financier, ensuite : le loyer de ces implantations contribue de façon significative au budget national. Mémoriel, enfin : contrairement à d’autres, Djibouti n’a pas vécu la période coloniale comme un traumatisme sur lequel prendre une quelconque revanche, tant elle fut pelliculaire, mais comme une étape de la construction nationale.
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