Pharmacie : Moncef Slaoui, tête chercheuse de GSK

En cinq ans, l’immunologue Moncef Slaoui est parvenu à relancer la branche recherche et développement du numéro deux mondial de la pharmacie, GlaxoSmithKline. Retour sur une méthode pionnière.

Le Belgo-Marocain partage son temps entre Philadelphie et Londres. © GSK

Le Belgo-Marocain partage son temps entre Philadelphie et Londres. © GSK

Publié le 16 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Depuis une dizaine d’années, la recherche pharmaceutique piétine. Moins de blockbusters, moins d’innovations thérapeutiques majeures… Face à ce constat, le belgo-marocain Moncef Slaoui a décidé, dès son arrivée en 2006 à la tête de la recherche et développement de GlaxoSmithKline (34,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010), de la redynamiser. À l’époque, six projets seulement étaient en dernière phase des essais cliniques. Cinq ans plus tard, le leader britannique de la pharmacie en compte une trentaine, notamment en pneumologie, en oncologie et en immunologie. Un chiffre qui résume à lui seul le chemin parcouru.

Les clés de ce redressement ? La mise en place de partenariats – Moncef Slaoui, qui travaille depuis vingt-trois ans au sein du groupe, était auparavant chargé du développement mondial du business et des alliances. Mais surtout un intérêt croissant porté aux biotechnologies et la réorganisation des équipes en petites unités autonomes, au budget précis, responsables en cas de succès comme d’échec. « J’ai développé l’esprit entrepreneurial et une culture de la responsabilité, pris des risques mesurés, investi dans les talents, écouté les gens qui sont au coeur des projets », résume l’immunologue, un rien elliptique.

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Le résultat est d’autant plus honorable que le budget de la recherche et développement de GSK (4 milliards d’euros par an) a diminué de 10 % environ en cinq ans. Et que les effectifs ont dû être réduits – le nombre de chercheurs a ainsi fondu d’un tiers pendant la même période, du fait de la concurrence des médicaments génériques et du retrait du marché en octobre 2010 d’Avandia (920 millions d’euros de ventes en 2009), un antidiabétique soupçonné d’accroître le risque cardiovasculaire.

Responsabilité

Dans sa stratégie de recherche, le groupe mise également sur une philosophie d’entreprise que Moncef Slaoui qualifie de « responsabilité sociale ». Ainsi, à défaut d’avoir mis en place des pôles de recherche en Afrique, il oeuvre pour le continent grâce à son centre basé en Espagne, qui se concentre sur le paludisme et la tuberculose. S’y ajoutent des tarifs préférentiels sur des antirétroviraux, des antipaludéens et des vaccins pour cinquante pays, dont trente-trois sont africains, 20 % du profit étant réinvestis dans les infrastructures médico-hospitalières de chaque pays. 

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