PricewaterhouseCoopers : Édouard Messou entre à l’exécutif

France et Afrique francophone ne feront bientôt plus qu’un au sein du cabinet de conseil, d’audit et d’expertise comptable PricewaterhouseCoopers. Ce qui permet au patron de l’activité subsaharienne, Édouard Messou, d’entrer au comité exécutif de la filiale française.

Édouard Messou a intégré le cabinet britannique en 1982. © Vincent Biocquaux pour PWC

Édouard Messou a intégré le cabinet britannique en 1982. © Vincent Biocquaux pour PWC

Publié le 28 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Mardi 24 janvier, Édouard Messou, président pour l’Afrique francophone de PricewaterhouseCoopers (PwC), a connu une grande première à Paris. Il a assisté à son premier comité exécutif de la filiale française du cabinet de conseil, d’audit et d’expertise comptable d’origine britannique. Ce qui change ? « Avant, je ne m’occupais que de l’Afrique subsaharienne ; aujourd’hui, je participe aux discussions de PwC France et je peux émettre une opinion plus largement », explique-t-il avec une pointe de satisfaction dans la voix.

Rapprochement

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Une reconnaissance, pour cet Ivoirien de 54 ans, qui est la conséquence directe d’une nouvelle orientation stratégique de PwC France (4 000 collaborateurs, 674 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011). Depuis le 1er janvier, ce dernier s’est rapproché du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne francophone. Les associés français du cabinet travaillent désormais avec leurs homologues du Maghreb (une dizaine) et du sud du Sahara (une vingtaine), même si les entités restent encore séparées, avec un leadership confié à Serge Villepelet, président de PwC France. Mais ce mouvement progressif s’achèvera par une intégration totale d’ici à juillet 2016.

Entré chez PwC en 1982 après être sorti de l’École supérieure de commerce d’Abidjan (Esca) et avoir obtenu un diplôme d’expert-­comptable à Paris, Édouard Messou dirige 550 collaborateurs, dont 22 associés, pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros en 2011 (contre 15 millions, à titre de comparaison, pour le Maghreb). PwC Afrique francophone (les pays anglophones sont gérés depuis l’Afrique du Sud) est implanté dans dix pays, à travers treize bureaux, pour une activité qui s’étend dans une vingtaine de pays au total.

Toutefois, la Côte d’Ivoire (un hub régional qui rayonne sur sept pays), le Gabon, le Cameroun et la RD Congo alimentent l’essentiel de son chiffre d’affaires, généré dans les mines, l’énergie, le pétrole, la téléphonie, ainsi que dans l’amélioration du fonctionnement des administrations et des ONG. Les équipes dirigées par Édouard Messou valident par exemple l’utilisation effective des montants débloqués par le Fonds mondial de lutte contre le sida. Elles ont aussi conseillé l’administration ivoirienne dans la réorganisation de la filière cacao.

Complémentarité

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Le processus d’intégration en cours doit profiter aux trois entités et dynamiser l’activité sur le continent. « En France, PwC est sur un marché mature très compétitif, nous avons aussi besoin de trouver de nouveaux horizons. De son côté, PwC Afrique francophone évolue sur des marchés émergents qui connaissent une croissance assez forte. Notre complémentarité est évidente. L’idée est de créer un grand ensemble économique commun entre les associés de France, du Maghreb et d’Afrique francophone, qui partagent une même langue et une même culture », explique Serge Villepelet.

Basés en France ou sur le continent, les associés du cabinet britannique vont unir leurs compétences pour accompagner les grandes multinationales en Afrique, tout en développant une clientèle locale. Grâce à la mutualisation des savoir-faire des équipes, Édouard Messou peut envisager de nouveaux projets comme, en RD Congo, l’introduction en Bourse de sociétés minières dont l’État est coactionnaire. L’objectif est de faire passer le chiffre d’affaires à 100 millions d’euros dans les six à sept ans.

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Pour l’heure, Édouard Messou projette d’organiser un dîner en Côte d’Ivoire qui réunira tous ceux qui sont passés par PwC, implanté en Afrique depuis 1976. Une manière d’animer le réseau des anciens et d’attirer les jeunes diplômés vers un cabinet qu’il considère comme l’une des meilleures écoles de formation du continent dans les métiers de l’audit. « Je veux réunir plus de 700 personnes », précise-t-il. 

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