Fonds mondial : anniversaire amer

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a fêté ses dix ans. Une décennie de succès dans son combat contre ces maladies. Mais, aujourd’hui, la crise économique menace ses investissements.

L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par le VIH.

L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par le VIH.

Publié le 7 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Les dix ans du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sonnent comme un cri d’alarme. Pourtant, les avancées, spectaculaires, sont là. L’incidence du VIH a reculé de plus de 25 % entre 2001 et 2009 dans 22 pays d’Afrique subsaharienne, notamment en Afrique du Sud, en Éthiopie, au Nigeria, en Zambie et au Zimbabwe, là où l’épidémie est la plus forte. Si 68 % des 34 millions de séropositifs à travers le monde sont Africains, le nombre de décès causés par la maladie est en baisse constante.

Aujourd’hui, 7 millions d’Africains reçoivent des médicaments.

Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida

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« Il y a dix ans, aucun traitement contre le sida n’avait été envisagé pour l’Afrique, commente Michel Sidibé, directeur exécutif de ­l’Onusida. Aujourd’hui, 7 millions d’Africains reçoivent des médicaments. Alors que ceux-ci coûtaient 7 000 euros par personne et par an, nous avons désormais des génériques de bonne qualité pour 110 euros. »

Autre résultat encourageant : le nombre de décès liés au paludisme a reculé de 33 % entre 2000 et 2010. On en a comptabilisé 655 000 dans le monde en 2010, dont 91 % en Afrique. L’Érythrée, le Rwanda et le Sénégal comptent parmi les pays qui réalisent le plus de progrès contre la maladie. Aujourd’hui, 73 % des populations à risque du continent sont couvertes, grâce à la diffusion massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide ; en dix ans, les programmes soutenus par le Fonds mondial en ont ainsi distribué 230 millions à l’échelle de la planète.

Mais ces progrès sont menacés. La crise économique qui frappe l’Europe, première contributrice du fonds, pourrait le priver de 1,2 milliard d’euros, à la suite du désengagement de certains bailleurs. Dans ce contexte, il faut d’urgence trouver d’autres sources de financement. Mais la taxe sur les billets d’avion reste pour l’instant largement insuffisante. Quant à celle sur les transactions financières, dont l’instauration à grande échelle reste hypothétique, elle semble surtout destinée à combler la dette des pays du Nord.

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Autant de défis pour une institution récemment ébranlée par des scandales de corruption. D’autant que Michel Kazatchkine, son très médiatique patron – contesté par plusieurs bailleurs, dont les États-Unis – a annoncé, le 24 janvier, qu’il quitterait le Fonds mondial en mars.

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