Au Kenya, Mark Zuckerberg sous pression judiciaire

Ce 20 mars, 43 anciens modérateurs de Facebook ont annoncé porter plainte contre la maison mère Meta, notamment pour « licenciement illégal ».

© Damien Glez

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Publié le 22 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

Les réseaux sociaux de Mark Zuckerberg se trouvent entre le marteau de la critique et l’enclume des impératifs économiques. La pression est particulièrement dense en Afrique de l’Est…

Côté marteau, des organisations non gouvernementales (ONG) accusent les plateformes de la société Meta –Facebook, Instagram et WhatsApp– de modérer insuffisamment les contenus vecteurs de violence, de harcèlement et de désinformation. Côté enclume, le ralentissement de la publicité en ligne oblige l’entreprise à réduire drastiquement les effectifs de ses centres de modération, comme ce fut le cas en janvier à Nairobi, avec l’annonce du licenciement de 260 modérateurs de contenu de la société d’externalisation Sama. L’objectif global affiché est la réduction des effectifs de Meta de près de 25% en moins de six mois.

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Plainte des modérateurs

Et l’étau du marteau et de l’enclume se traduit par des procédures judiciaires, de part et d’autre. En décembre dernier, une ONG kenyane et deux citoyens éthiopiens déposaient plainte, au Kenya, pour défaut de modération –le marteau–, réclamant la création d’un fonds d’indemnisation de 1,6 milliard de dollars pour les victimes de haine en ligne.

Ce lundi, ce sont 43 des modérateurs licenciés en janvier –l’enclume– qui annonçaient porter plainte, toujours au Kenya, contre la société de médias sociaux et ses sous-traitants. Leur communiqué évoque des « licenciements illégaux (…) du jour au lendemain » et même une « mise sur liste noire de tous les travailleurs licenciés ».

En mai dernier, au Kenya déjà, un ancien modérateur sud-africain de contenus pour Facebook portait plainte et dénonçait, lui, des conditions de travail indignes, des descriptions de tâches floues, des méthodes d’embauche trompeuses, des critères de recrutement ambigus, des rémunérations insuffisantes et irrégulières, des avantages sociaux approximatifs, un manque de soutien psychologique, une pression du rendement, des abus de pouvoir comme le non-respect du droit d’être syndiqué et même des atteintes à la vie privée et à la dignité. Le harcèlement ne se déploierait donc pas qu’en ligne et des plaignants vont jusqu’à parler de « forme moderne d’esclavage interdite par l’article 30 de la Constitution » kenyane.

Deux ans plus tôt, c’est aux États-Unis que Facebook était condamné à payer 52 millions de dollars à des milliers de modérateurs de contenu traumatisés…

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