Le nombre de civils tués au Mali en 2022 a plus que doublé, selon l’ONU

La Minusma impute plus d’un tiers des violations des droits humains à l’armée malienne et à ses alliés, mais Bamako conteste la crédibilité des informations recueillies.

Dans le camp de réfugiés de Faladié, à Bamako, au Mali. © Kemal Ceylan / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Publié le 24 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

Le nombre de personnes tuées en 2022 (1 277) a enregistré une hausse de 118% par rapport à 2021 (584), a assuré, mercredi 22 mars, la Mission de l’Onu au Mali (Minusma). Un rapport non publié encore – qui « ne donne aucune précision sur les sources de vérifications des cas rapportés » et ne permet pas au gouvernement de mener « au besoin une confrontation et des enquêtes », a répliqué le ministère des Affaires étrangères en réponse à cette note trimestrielle de l’ONU sur les violations des droits humains, portant sur la période d’octobre à décembre 2022.

Selon les autorités maliennes, certains cas de violations des droits de l’homme rapportés par l’ONU ont été vérifiés sur la base de « documents publiés par des organisations étatiques et non étatiques » et d’entretiens menés à distance. Cette méthode « amène à poser la question de la crédibilité de toutes les informations recueillies dans ces conditions », estime Bamako.

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Blocage des investigations de la Minusma

« D’une manière générale, 2 001 personnes ont été affectées par les actes de violence en 2022 (1 277 tués, 372 enlevés/disparus et 352 blessés) », a précisé l’ONU. Les groupes jihadistes sont les principaux responsables des violences, avec 56% des violations enregistrées.

Mais selon l’ONU, « 694 violations des droits de l’homme, soit 35% du nombre total de violations, sont imputables » aussi à des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), « quelquefois accompagnés par du personnel militaire étranger ». Ces données n’incluent pas les violations commises à Moura où, selon l’ONG Human Rights Watch, 300 civils ont été massacrés à la fin de mars 2022 par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes. L’armée malienne a démenti, revendiquant l’élimination de plus de 200 jihadistes.

Le régime de Bamako s’est tourné en 2022 vers la Russie, des « instructeurs », selon la junte – des mercenaires du groupe Wagner impliqués dans de multiples exactions, selon plusieurs pays occidentaux. Bamako fait en outre ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains, et a expulsé en février le chef de la division des droits de l’Homme de la mission de l’ONU.

(Avec AFP)

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