Banque : Daouda Coulibaly, un Ivoirien à la SIB
Désigné pour diriger la Société ivoirienne de banque, Daouda Coulibaly sera le premier Subsaharien à la tête d’une filiale du marocain Attijariwafa. Sa nomination doit encore être confirmée en conseil d’administration.
Dans le cadre d’un vaste projet de réformes, les dirigeants du marocain Attijariwafa Bank avaient promis de faire monter les manageurs locaux dans la hiérarchie des filiales situées au sud du Sahara. C’est chose faite depuis la mi-janvier. Avec la promotion récente de Mounir Oudghiri, anciennement directeur général de la Société ivoirienne de banque (SIB) à Abidjan, au poste de responsable Afrique à Casablanca, son adjoint Daouda Coulibaly a été coopté par la direction du groupe pour lui succéder.
Cette nomination, qui apparaît déjà sur le nouvel organigramme de la banque – uniquement présenté en interne pour le moment -, devra toutefois être confirmée par les actionnaires (l’État ivoirien détient 49 % de la SIB, et Attijariwafa Bank 51 %) au cours d’un conseil d’administration programmé dans les prochains jours.
Postes stratégiques
Avant d’atteindre ce stade dans la hiérarchie de l’établissement, ce diplômé de HEC Paris (École des hautes études commerciales), né en 1971, a démarré sa carrière comme auditeur au cabinet PricewaterhouseCoopers, où il était chargé des dossiers bancaires et des projets de développement financés par la Banque mondiale. Cinq ans plus tard, en 2001, il rejoint la SIB, à l’époque filiale du français Crédit agricole, en tant que directeur financier adjoint. Daouda Coulibaly gravira les échelons au sein de la banque et occupera plusieurs fonctions stratégiques. En 2009, après la cession des parts de Crédit agricole à Attijariwafa Bank, il est promu directeur général adjoint. Une fonction que Daouda Coulibaly occupera pendant trois ans.
Fin connaisseur des arcanes de la SIB, il a participé à toutes les étapes de développement de l’institution, au niveau local comme sur le plan africain. « C’est un vrai professionnel et un connaisseur des rouages de la banque. Nous croyons qu’il apportera beaucoup d’innovations, notamment avec le changement du système d’information, déjà peaufiné et qui s’achèvera d’ici à la fin de l’année », confie une source interne.
En attendant la validation de sa promotion par le conseil d’administration, un vaste chantier s’ouvre pour Daouda Coulibaly. Sa feuille de route est déjà tracée.
À moyen terme, il s’agira pour lui de poursuivre la politique agressive de développement de la SIB, en multipliant les ouvertures d’agences de proximité. La filiale d’Attijariwafa Bank en compte déjà 36 et n’entend pas s’arrêter là. À long terme, elle envisage de se positionner parmi les trois premières banques ivoiriennes. Mais dans un premier temps, elle poursuit déjà l’objectif de se maintenir au rang de numéro deux – après la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI) – en termes de crédits accordés aux particuliers.
Maintenir le rythme
De nombreux défis attendent le nouveau directeur général pour conforter la croissance de la banque. De 2009 à 2010, la SIB a connu une nette progression. L’épargne collectée, qui était de 160,1 milliards de F CFA (244 millions d’euros), a atteint 205 milliards de F CFA, soit une croissance de 28 %. Quant au total de bilan, il s’établissait à 275 milliards de F CFA en 2010, contre 235 milliards l’année précédente (+ 17 %). Enfin, le produit net bancaire s’élevait à 24,2 milliards de F CFA fin décembre 2010, contre 20,2 milliards de F CFA en 2009 (+ 20 %).
Malgré la grave crise électorale qui a secoué le pays, la banque devrait enregistrer une nouvelle progression de son produit net bancaire en 2011, annonce-t-on en interne. À Daouda Coulibaly de maintenir ce rythme de développement au cours des prochaines années.
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