Assurances : Allianz Africa, un centenaire très actif
Présent sur le continent africain depuis 1912 à travers AGF, racheté en 2007, Allianz Africa ouvre une agence au Congo. Désormais, le groupe allemand vise l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Est.
Habitué aux immeubles classés, comme à Dakar, au Sénégal, ou à Antananarivo, à Madagascar, Allianz Africa a eu du mal à trouver son bonheur à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. Face à un marché de l’immobilier tendu, cette filiale de l’allemand Allianz (106,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010) a finalement jeté son dévolu sur le rez-de-chaussée d’un immeuble neuf, avenue Linguissi-Pembellot.
Officiellement ouverte le 19 janvier, cette quinzième agence du groupe en Afrique inaugure son onzième pays d’implantation sur le continent. « Nous nous installerons prochainement à Brazzaville aussi », explique Frédéric Baccelli, directeur général d’Allianz Africa.
Cap vers le Maghreb et l’Afrique de l’Est
Le groupe allemand intensifie sa présence en s’appuyant sur une équipe parisienne d’une quinzaine de personnes, héritée – avec son réseau africain – de l’absorption en 2007 du français AGF. De fait, Allianz Africa fête cette année ses 100 ans : la première agence a été ouverte en 1912 en Algérie, pays duquel l’assureur est aujourd’hui absent, tout comme du reste du Maghreb. Mais un éventuel retour dans la zone n’est pas exclu. « Nous pensons d’abord au Maroc, compte tenu de l’importance de ce marché », précise Frédéric Baccelli.
Qui est le nouveau directeur général ?
Diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées et de Sciences-Po Paris, Frédéric Baccelli a commencé sa carrière au sein d’AGF en 1997, en qualité de responsable des risques techniques à la direction international. De 1999 à 2001, il a été correspondant du groupe aux États-Unis, au sein d’Allianz Insurance Company. Il a pris en charge de 2001 à 2009 la direction générale déléguée de Protexia France, filiale d’Allianz France. Il a rejoint Allianz Africa en janvier 2010, avant de succéder, le 1er janvier dernier, à Daniel Fortuit. M.P.
L’Afrique de l’Est – Kenya, Ouganda et Rwanda notamment – attire aussi. « Le Ghana était en 2009 notre première implantation dans un pays anglophone. Et nous sommes en mesure aujourd’hui de calquer cette expérience ailleurs », affirme le directeur général. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria, marché de 160 millions d’habitants, pourrait voir la création d’une coentreprise avec un acteur local.
La Côte d’Ivoire reste la locomotive du groupe (31 % de son chiffre d’affaires et 40 % de ses résultats), devant le Cameroun (27 % du chiffre d’affaires) et le Sénégal (17 %). Au plus fort de la crise postélectorale, Allianz a dû fermer sa filiale d’Abidjan durant quatre semaines : « Nous n’avons subi aucun vandalisme, et aucun de nos 80 collaborateurs n’a été affecté. Mais l’activité repart plus lentement que nous ne l’avions anticipé, compte tenu notamment des problèmes d’insécurité qui persistent dans certaines zones. »
Répliquer en Afrique son expérience indienne de la microassurance
Réservoir de clients
Néanmoins, avec une croissance moyenne de son chiffre d’affaires de 10,1 % depuis 2006 (pour atteindre 116 millions d’euros en 2010), Allianz Africa profite pleinement du dynamisme économique du continent. « En 2011, nous tablons sur une progression au moins identique », assure Frédéric Baccelli. Et avec 5,3 % de hausse du PIB subsaharien prévue en 2012, l’assureur peut voir l’avenir avec optimisme.
Son nouveau cheval de bataille ? Atteindre une population non bancarisée. « Dans la plupart des pays, pas plus de 5 % des habitants disposent d’un compte en banque, si bien que l’essentiel de notre activité passe par les entreprises et leurs salariés », relève Frédéric Baccelli. Afin de toucher ce réservoir de clients invisibles, Allianz compte répliquer en Afrique son expérience indienne de la microassurance. Et pour faciliter la pénétration dans les zones reculées, il propose depuis décembre à Madagascar ses offres via le téléphone mobile : le client peut souscrire et régler une couverture décès (de 1 à 2 euros par an) par SMS. « Il doit juste se faire connaître au préalable auprès d’un kiosque relais de notre partenaire Orange », précise Patrick Mommeja, responsable microassurance. Les espoirs ne sont pas maigres : « De par le monde, le groupe Allianz a déjà 5 millions de clients en microassurance », assure Frédéric Baccelli.
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