Jean-Jacques Jung : « Le site de Franceville est un choix stratégique »

Leader mondial du manganèse, BHP Billiton souhaite doper sa production en s’implatant au Gabon. Le président de la filiale locale, Jean-Jacques Jung, se dit aussi intéressé par le fer et le pétrole.

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Publié le 9 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Gabon : faut-il croire à l’émergence ?
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Gabon : faut-il croire à l’émergence ?

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Nouveau président de la filiale gabonaise de BHP Billiton, Jean-Jacques Jung n’est pas un néophyte. Avant de rejoindre le géant australo-britannique, en septembre 2011, il supervisait l’extraction de cobalt pour le canadien Sherritt International à Madagascar. Il connaît bien l’Afrique pour avoir été directeur général de Total en Côte d’Ivoire (1994-1997), d’Addax en Tanzanie (2001-2002) et de Galana à Madagascar (2002-2007). Arrivé à Libreville en octobre 2011, il étudie les possibilités d’exploitation du sous-sol et mène les négociations avec les autorités. Pour BHP Billiton, leader mondial du manganèse, troisième dans le fer mais aussi présent dans le pétrole, le Gabon, riche de ces trois ressources naturelles, devient stratégique.

Jeune Afrique : La production de manganèse dans la région de Franceville pourra-t-elle commencer cette année, comme annoncé initialement ?

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Jean-Jacques Jung : Nous sommes en discussion avec le gouvernement gabonais pour finaliser la convention minière. Nous sommes d’accord sur la montée de l’État dans notre capital, à 20 %, avec une option d’achat complémentaire. Reste à fixer quelques points juridiques sur la manière dont Libreville peut exercer ses droits. Nous avons pris un peu de retard, car le pays a été mobilisé par les législatives puis par la Coupe d’Afrique des nations. Mais je suis optimiste : nous devrions aboutir dans le courant du premier trimestre. Une fois la convention signée, la construction des installations prendra dix-huit mois. Par conséquent, BHP Billiton commercialisera du manganèse gabonais au quatrième trimestre 2013, avec une production annuelle d’environ 300 000 tonnes. Et d’ici à 2015, nous passerons à 1,8 million de tonnes par an.

Le cours du manganèse a perdu 25 % en 2011. Cela remet-il en question votre mine gabonaise ?

Ce ne sont pas les cours actuels, très volatils, qui déterminent notre implication dans un projet de long terme. Nous sommes déterminés à rester leader dans le manganèse, un minerai que nous tirons actuellement de deux mines en Afrique du Sud et en Australie. Or les capacités de nos installations sud-africaines sont trop faibles ; il nous fallait un site complémentaire. Le Gabon, qui détient les troisièmes plus importantes réserves de manganèse au monde, fait sens pour compléter notre dispositif. La mine de Franceville est un choix stratégique mûrement réfléchi. Nous n’allons pas reporter son démarrage !

BHP Billiton est l’un des trois plus grands producteurs de fer, avec Vale et Rio Tinto. Vous êtes-vous porté candidat à l’exploitation du gisement de Belinga, jusqu’alors attribué au chinois CMEC ?

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En entrant au Gabon, BHP Billiton n’avait pas l’intention de limiter ses ambitions au manganèse. Bien sûr, nous regardons les possibilités dans le fer, mais aussi dans le pétrole, où nous sommes très actifs. Nous avons informé les autorités de notre intérêt pour ces matières premières, mais pour le moment il n’y a aucune discussion à propos de Belinga ou de tout autre gisement au Gabon. Il est prématuré d’en parler.

Seriez-vous prêt à exploiter un gisement de fer avec un partenaire chinois au Gabon, comme Rio Tinto en Guinée ?

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Rien ne nous empêche de travailler avec des Chinois, ce sont nos premiers clients en minerais ! Nous comptons d’ailleurs de nombreux sous-traitants venus de Pékin. Pour le moment, nous n’exploitons pas de mine avec un groupe chinois, mais nous ne nous interdisons rien.

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Propos recueillis par Christophe Le Bec

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