Sami Zerelli aux avant-postes pour Roche
La lutte contre le cancer est la priorité du groupe Roche, leader des traitements dans ce domaine. Un mot d’ordre que son directeur Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest, Sami Zerelli, relaie avec énergie.
Installé au Maroc depuis seize ans, Sami Zerelli y est comme un poisson dans l’eau. Ce Tunisien énergique de 51 ans, originaire de Nabeul, avait déjà l’habitude de fréquenter ses « cousins » du Maghreb quand il était étudiant à la faculté de pharmacie de Monastir.
Après ses études en Tunisie, il s’est d’abord expatrié à l’Université de Genève pour devenir chercheur. C’est là-bas que le suisse Roche (7,1 milliards d’euros de résultat net pour 38 milliards de ventes en 2010), numéro un mondial des traitements anticancéreux, le recrute et lui propose, en 1989, de retraverser la Méditerranée pour diriger sa filiale Algérie-Tunisie-océan Indien. Encouragé par sa femme, d’origine algérienne, Zerelli n’hésite pas. Il déménage d’abord à Tunis puis, en 1995, à Casablanca, pour diriger la zone Maghreb.
Comme tout dirigeant de l’industrie pharmaceutique, Sami Zerelli – devenu en 2010 responsable pour le nord et l’ouest du continent, avec 300 personnes sous son autorité – est discret sur ses résultats. « Plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires en Afrique du Nord, mais seulement 15 millions en Afrique de l’Ouest », indique-t-il. Le traitement du cancer représente 50 % des ventes. Un positionnement qui explique le partenariat noué au Maroc avec l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, qui organisait du 12 au 14 janvier, à Marrakech, la première conférence sur le sujet en Afrique.
Mobilisation
Pour le directeur régional, l’heure est à la mobilisation contre la maladie, qui fait plus de 500 000 morts par an sur le continent. « Bien sûr, nous devons gagner de l’argent. Mais nous avons aussi l’obligation morale de participer à l’amélioration des systèmes de santé, affirme-t-il. Au sud du Sahara, si certains pays comme le Mali, la Mauritanie et le Gabon ont lancé des plans anticancer cohérents, ailleurs, on en est encore loin », regrette-t-il, précisant : « Il faut donner la gratuité des soins aux plus pauvres, mais pas à ceux qui peuvent se les payer. Pour une meilleure couverture des patients, il faut une logique économique qui fasse avancer l’industrie. »
Ce docteur en pharmacie craint-il la concurrence des médicaments génériques ? « Roche élabore surtout des traitements biologiques [et non chimiques, NDLR], améliorés chaque année », fait valoir Zerelli. Face à ses rivaux, il espère que le laboratoire suisse aura toujours une longueur d’avance.
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Christophe Le Bec, envoyé spécial à Marrakech
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