Algérie : happy end dans le désert pour le wali Mohamed Khelfi

Enlevé, puis libéré dès le lendemain en territoire libyen, Mohamed Laïd Khelfi, le préfet d’Illizi, en a été quitte pour la peur. Récit d’un rapt rocambolesque.

Publié le 23 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Enlevé le 16 janvier à Timeroualine, dans la région de Debdeb, poste-frontière avec la Libye, Mohamed Laïd Khelfi, le wali (préfet) d’Illizi, a été libéré le lendemain en territoire libyen par une patrouille volante de la brigade de Zenten, qui s’était illustrée le 19 novembre dernier en capturant Seif el-Islam Kadhafi. Commis par trois jeunes Algériens – « armés et identifiés », selon un communiqué du ministère de l’Intérieur -, ce rapt rocambolesque a donc connu une fin heureuse, mais n’a pas livré tous ses secret

Khelfi sans escorte

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L’année avait très mal commencé pour Khelfi, un énarque de 53 ans originaire de Sétif, où réside encore une grande partie de sa famille. Le 2 janvier, la cour criminelle d’Alger condamne l’émir Abdelhamid Abou Zeid, l’un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour le Sahel, à la réclusion à perpétuité. S’il est jugé par contumace, onze de ses présumés complices, dont cinq membres de sa famille, sont, eux, dans le box des accusés. De son vrai nom Mohamed Ghedir, Abou Zeid est originaire de Debdeb, fief de la tribu des Ghedirat, qui vit de la contrebande avec la Libye. Mohamed étant devenu une figure d’Aqmi, les Ghedirat élargissent leurs petits trafics (alcool, cigarettes, carburant) à celui des armes. Pis : certains d’entre eux fournissent un soutien logistique à Aqmi. Arrêtés, ils sont condamnés à des peines allant de dix à vingt ans de prison. Depuis, Debdeb est en proie à un mouvement de désobéissance civile.

Le 16 janvier, le préfet Khelfi se rend sur place pour parlementer avec les protestataires. Soucieux d’éviter toute provocation, il décide de se passer d’escorte. À l’issue de sa rencontre avec les notables et les jeunes Ghedirat, trois individus qui ont participé à la réunion braquent sa voiture. Mais l’opération n’est manifestement pas préparée, et les ravisseurs ne savent plus que faire de leur otage ! Afin d’éviter les hélicoptères de l’armée algérienne, ils s’enfuient en Libye. Le gouvernement algérien alerte alors le Conseil national de transition libyen (CNT), qui mobilise la brigade de Zenten. Les apprentis terroristes sont cueillis le lendemain à 150 km de là, en territoire libyen, et le wali recouvre la liberté. 

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