Énergie : des besoins et des solutions
Les besoins en énergie sont énormes, mais des solutions existent. Partout sur le continent africain, les réalisations se concrétisent. Florilège.
Énergie : que la lumière soit !
Est-il nécessaire de rappeler les besoins criants du continent en matière d’énergie, et en particulier d’électricité ? Non que les choses n’avancent pas, même lentement, mais la demande galope plus vite que l’offre. Les routes se construisent – des autoroutes, même ! -, les malls poussent comme des champignons : jamais l’Afrique n’a accueilli autant d’investissements… Et pourtant, la tâche reste immense. Sa capacité installée de 114 gigawatts équivaut à celle de l’Allemagne. Différence de taille : la première compte 1 milliard d’habitants, quand la seconde en abrite 82 millions… L’Afrique du Sud et l’Égypte représentent à elles seules 65 % de ce total.
Maghreb : Desertec, un géant venu d’Europe
Lancé par les Allemands, le projet Desertec prévoit l’installation de grandes centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dont une partie de la production répondrait à 15% des besoins énergétiques de l’Europe d’ici à 2050. Le coût du projet est estimé à 400 milliards d’euros. La centrale a concentration de Ouarzazate, qui verra le jour cette année au Maroc, est la première concrétisation de ce projet démesuré.
Alors que le continent devrait dépenser annuellement 40 milliards de dollars (31 milliards d’euros) pour le secteur, seuls 11,6 milliards de dollars y sont consacrés. Les délestages sont monnaie courante et l’électricité reste un objectif très lointain pour les ruraux : 12 % d’entre eux seulement peuvent s’éclairer par simple pression d’un interrupteur. Que dire en outre des entreprises qui doivent ajouter à leurs charges de fonctionnement de coûteux moyens de production ? De quoi par exemple grever l’économie sénégalaise de quelque 100 milliards de F CFA (152 millions d’euros) par an. Le Sénégal a même frôlé le cataclysme social en juin dernier, tant la population était fatiguée d’être privée d’un service qu’elle paie pourtant une fortune. Le plan Takkal, lancé en février par le ministre de l’Énergie, Karim Wade, et qui mobilise près de 1 milliard d’euros, est déjà vigoureusement contesté, car jugé coûteux et de trop court terme.
Neuf des plus grands chantiers africains (cliquer sur l’image pour agrandir)
Il y a cependant des raisons d’espérer. Le Maghreb mise ainsi sur les énergies renouvelables. Le Maroc et l’Algérie viennent ainsi d’intégrer l’ambitieux plan Desertec. Objectif : produire de l’électricité via l’énergie solaire, en exporter une partie en Europe, tout en s’approvisionnant au passage. Si les énergies renouvelables sont souvent décriées, ce modèle de développement énergétique est défendu par nombre d’institutions, dont la Banque africaine de développement (BAD). L’argument repose sur un principe simple : les pays qui ne possèdent pas d’hydrocarbures (Sénégal, Maroc, Côte d’Ivoire, Guinée, etc.) ont tout intérêt à décorréler leur économie du cours du brent (aujourd’hui au-dessus de 100 dollars). Pour les autres, l’utilisation efficace de leurs ressources (notamment du gaz issu des champs de pétrole) doit enfin devenir une réalité.
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