David Malpass : « La Banque mondiale doit trouver de nouvelles techniques de développement »
En déplacement en Afrique de l’Ouest, le président de la Banque mondiale, qui cèdera son siège en juin, expose dans un entretien exclusif à JA les principes fondamentaux auxquels il croit et sa vision du développement sur le continent.
Le FMI et la Banque mondiale face à un printemps de crises
À l’heure où l’inflation atteint des sommets dans nombre de pays, notamment africains, et que les critiques se font croissantes quant à leur légitimité, les deux institutions internationales se sont réunies du 10 au 16 avril. Au cœur des enjeux : la guerre en Ukraine, les aides au développement, l’accroissement des dettes souveraines, mais aussi, l’urgence climatique.
Le rendez-vous aura pour lui une connotation toute particulière. Le 10 avril prochain, alors que s’ouvriront les Réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, à Washington, il s’agira pour David Malpass de sa dernière participation en tant que président de la Banque mondiale au grand rassemblement censé donner le ton de la politique économique des deux plus puissants bailleurs de fonds internationaux.
Une semaine au cours de laquelle, à côté des principaux thèmes abordés, bruissera en coulisse le sujet de la réforme de l’institution. De même que celui de la succession de son président, un mois après que ce dernier a annoncé sa décision de démissionner avant le terme de son mandat. Mais, comme le rappelle officieusement son entourage, « David Malpass sera président de la Banque mondiale jusqu’au bout, il n’a pas prévu de lever le pied. »
Toutefois ce départ prématuré ne décevra pas les critiques : David Malpass a été nommé par Donald Trump et s’est ouvertement opposé aux programmes de prêts de la Banque à la Chine, par exemple. En 2022, il s’est attiré les critiques d’Al Gore, l’ancien vice-président américain, l’accusant d’être « un négationniste du climat ». Et après s’être défendu maladroitement, les bons connaisseurs de l’institution de Bretton Woods ont estimé que c’est l’une des principales raisons de son départ un an avant la date prévue.
Des voix plus nuancées soulignent le travail accompli par la Banque mondiale en matière de financement de projets de préparation au changement climatique. « Au cours de notre dernier exercice fiscal, qui s’est achevé en juin 2022, nous avons fourni un montant record de 31,7 milliards de dollars aux pays pour qu’ils identifient et mettent en œuvre des projets prioritaires liés au climat dans le cadre de leurs plans de développement », avait déclaré Malpass en septembre de l’année dernière. La double reconstitution du guichet de financement concessionnel de la Banque mondiale au cours du mandat de ce dernier est également une réussite.
Au-delà du changement climatique – un sujet que les Réunions de printemps devraient aborder – les réformateurs espèrent faire pression en faveur de transformations plus radicales, notamment en ce qui concerne l’utilisation du bilan de la Banque pour accorder des prêts plus agressifs aux pays en développement. Actuellement, c’est le FMI qui prend l’initiative sur des questions telles que les droits de tirage spéciaux.
C’est en tout cas depuis Niamey et Lomé que le président de l’organisation internationale a prononcé son « discours de positionnement » pour l’année à venir, en guise de testament honorifique de la part d’un spécialiste du développement depuis près de quarante ans. À l’occasion de son dernier déplacement officiel, c’est donc sur le continent africain, particulièrement marqué par les conséquences des crises mondiales successives, qu’il a tenu à souligner les efforts de la Banque mondiale et rappeler son soutien au continent. À Jeune Afrique, l’économiste de 67 ans a déroulé le bilan de ses quatre années particulièrement intenses à la tête de l’institution. Rencontre.
Jeune Afrique : Qu’est-ce qui a motivé votre décision de venir en Afrique de l’Ouest pour votre dernière visite officielle ?
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Le FMI et la Banque mondiale face à un printemps de crises
À l’heure où l’inflation atteint des sommets dans nombre de pays, notamment africains, et que les critiques se font croissantes quant à leur légitimité, les deux institutions internationales se sont réunies du 10 au 16 avril. Au cœur des enjeux : la guerre en Ukraine, les aides au développement, l’accroissement des dettes souveraines, mais aussi, l’urgence climatique.
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