Karelle Vignon-Vullierme, la maman-entrepreneuse d’Instagram
Suivie par 230 000 personnes sur le réseau social, la Franco-Béninoise mélange recettes de cuisine et récit de son quotidien de mère et d’influenceuse. Elle lance aujourd’hui une marque de service de table inspirée du continent africain.
Les fenêtres de sa cuisine – esthétique, lumineuse et parfaitement équipée – donnent sur l’ancien aéroport de Yoff. « On l’a conçu spécialement pour les tournages », explique Karelle Vignon-Vullierme, casanière assumée, au même titre que son partenaire professionnel et mari Olivier, avec qui elle s’est installée à Dakar en 2012.
Blogueuse culinaire, instagrameuse lifestyle, animatrice de deux émissions de télévision sur les chaînes Cuisines et TV5 Monde… l’influenceuse franco-béninoise de 36 ans multiplie les contenus digitaux. Sur Instagram et Facebook, elle cumule environ 400 000 abonnés. Son blog culinaire, Les gourmandises Karelle, lancé en 2012, attire autour de 120 000 visiteurs par mois.
« Au fil du temps, je me suis rendu compte que notre communauté s’intéressait davantage à notre quotidien qu’aux recettes de cuisine », relate Karelle Vignon-Vuillerme, qui, ces dernières années, a partagé les grandes étapes de sa vie sur les réseaux sociaux – son mariage avec Olivier Vullierme, leurs difficultés à avoir un enfant, la naissance de leur fille… « Les gens nous suivent pour notre parcours de parents et notre côté « entrepreneurs ». Nous vivons en Afrique, nous voyageons et partageons des recettes de cuisine. En sept ans, notre communauté s’est attachée à nous », estime-t-elle.
Le couple a récemment raconté les coulisses de leurs voyages au Maroc, aux Canaries (Espagne) et au Rwanda : des excursions financées par les offices de tourisme de ces pays respectifs. « Aujourd’hui, les gens consomment du « beau » et de la vidéo. Sur Instagram, je ne partage pratiquement que des réels, et plus de photos, c’est ce que favorise l’algorithme », explique-t-elle.
Un travail à part entière
Depuis 2017, Olivier Vullierme, ancien employé de Jumia, travaille à 100 % avec sa femme. « La Sénégalaise de l’Automobile, Lactalis via la marque Président, Pullman, Coca-Cola, Moulinex, Nespresso… Ces dernières années, on a travaillé avec plus d’une cinquantaine de marques, sur du long terme ou des partenariats ponctuels », raconte le Franco-Sénégalais de 40 ans, qui s’occupe des mails, des partenariats, des relances et des négociations de tarifs avec des marques – tout en apparaissant apparaît régulièrement dans les stories Instagram de sa femme, de même que leur fille, âgée de deux ans et demi.
« Nous disposons d’une vraie force de frappe. Sur Instagram, on peut connaître le sexe, l’âge, les sources d’intérêt de notre communauté. Nos campagnes publicitaires sont en mesure de donner des résultats », poursuit-il. « Ce n’est pas le nombre d’abonnés, mais le niveau d’engagement qui compte. »
« Le plus important, c’est la confiance de la communauté », souligne Karelle Vignon-Vullierme, qui indique croire aux produits dont elle fait la promotion. L’influenceuse reçoit une centaine de messages quotidiennement, notamment sur Instagram, réseau duquel elle tire l’essentiel de ses revenus, via la publication de contenus sponsorisés. Sur Instagram, 25 % de son audience provient des États-Unis, 20 %, de France, et 15,8 %, du Sénégal. Sur Facebook, l’audience est majoritairement ouest-africaine. Sur le blog « Les gourmandises de Karelle », elle est à 85 % française. Tout réseau confondu, l’audience du couple est essentiellement féminine.
Ces derniers mois, le couple a mené avec succès une campagne de crowdfunding autour du lancement de Kolya, une marque de vaisselle inspirée du continent africain, leur nouveau projet, pour diversifier leurs sources de revenus. Pour cela, ils ont fait appel à une société spécialisée dans les financements participatifs.
Une marque de vaisselle inspirée du continent
« Nous avions le projet en tête depuis plusieurs années de créer un produit en rapport avec la cuisine et l’Afrique qui soit instagramable. Nous pensons à appliquer les codes de l’art africain sur la vaisselle, il y a un marché à trouver », explique le couple, qui a levé 40 000 euros sur la plateforme Ulule.
Le premier produit, un plat en céramique en forme du continent africain, tiré à 1 000 exemplaires, a été précommandé aux quatre coins de la planète. L’engagement de leur communauté aura joué un rôle essentiel dans le succès de cette nouvelle aventure entrepreneuriale. « À terme, nous aimerions faire deux collections par an. La naissance de notre fille a été un déclic, nous aimerions moins dépendre des marques », indique Karelle Vignon-Vullierme. En attendant, la blogueuse culinaire poursuit son rythme de croisière de publications sur les réseaux. « Les sujets food marchent très bien en période de Ramadan. »
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