Réapparition de Kaïs Saïed en Tunisie

Alors que l’opposition et l’opinion publique s’interrogeaient de plus en plus ouvertement sur l’absence du chef de l’État de la scène publique, il est réapparu ce 3 avril, niant tout problème de santé et évoquant la « folie » des spéculations.

Kaïs Saïed à Carthage, le 3 avril 2023. © Facebook Présidence de Tunisie

Publié le 4 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Le président tunisien Kaïs Saïed est réapparu dans une vidéo le 3 avril en début de soirée. Même s’il n’avait pas été vu en public depuis le 22 mars, il a démenti toute vacance du pouvoir. Le chef du Front de salut national (FSN, principale coalition d’opposition) avait appelé le gouvernement à dévoiler les raisons de « l’absence » du président, assurant avoir été informé qu’il avait eu des « problèmes de santé ».

À propos de ces spéculations, le chef de l’État tunisien a évoqué « un degré de folie jamais connu en Tunisie ». « Le président s’est absenté deux ou trois jours, il a attrapé froid et ça devient un problème, une vacance du pouvoir, un vide ? Ces gens ne méritent que mépris », a-t-il lancé en recevant la cheffe du gouvernement Najla Bouden.

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Vide législatif

Avant la réapparition présidentielle, le chef du FSN, Ahmed Néjib Chebbi, s’était exprimé devant la presse « demandant au gouvernement de s’adresser au peuple tunisien et de dire s’il y a des raisons de santé qui ont obligé le président à s’absenter ». Il avait exhorté les autorités à préciser « la nature de ces raisons de santé » soulignant qu’en cas de vacance de pouvoir provisoire, c’était à la cheffe de gouvernement d’assurer l’intérim.

Le chef de l’opposition avait aussi prévenu du risque d’une « grande catastrophe » en cas de vacance permanente, comme dans le cas d’un décès ou d’une maladie grave, en raison d’un vide législatif. Selon la nouvelle Constitution promulguée à l’été 2022 par Kaïs Saïed, c’est le président de la Cour constitutionnelle qui doit remplacer le chef de l’État jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle. Or la Cour Constitutionnelle n’a pas encore été mise en place. « Cette affaire concerne tous les Tunisiens et il faut, en cas de vacance permanente, lancer des concertations sérieuses et ouvertes pour que le peuple tunisien et les forces civiles et politiques se mettent d’accord sur un mécanisme de transfert du pouvoir », avait ajouté Chebbi.

Depuis la soirée du 22 mars, le président n’avait effectué aucune activité, rencontre ou déplacement en public, selon la page Facebook de la présidence – unique canal de communication officiel – ce qui a déclenché des spéculations sur les réseaux sociaux concernant son état de santé.

Dans la vidéo diffusée le 3 avril, Kaïs Saïed a dénoncé sans les nommer des personnes qui « tentent de créer des crises ». La vacance du pouvoir « est dans leurs têtes, ces gens ont perdu la boussole, ils sont obsédés par le pouvoir ».

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(avec AFP)

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