Taifa-1, le premier satellite kényan, bientôt en orbite

Le 10 avril, le Kenya lancera son premier satellite opérationnel. Une nouvelle pierre à l’édifice spatial africain.

Le Kenya va lancer son premier satellite opérationnel le 10 avril 2023. © Damien Glez

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Publié le 4 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Autoproclamé « débrouillard en chef », le président kényan William Ruto va assister, le 10 avril, à un événement qui ne compose guère avec le bricolage et place psychologiquement un pays au rang des nations respectées. Ce sont le ministère kényan de la Défense et l’agence spatiale kényane qui viennent d’annoncer, ce lundi, le lancement dans l’espace, lundi prochain, d’un satellite. Si la locomotive économique d’Afrique de l’Est avait déjà envoyé, en 2018, un nanosatellite dénommé « 1KUNS-PF », il s’agira, cette fois, du premier satellite opérationnel du Kenya : « Taifa-1 » qui signifie « Nation-1 » en swahili.

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Toujours captivante et propice à toute fierté nationale, la nouvelle n’en est pas, pour autant, inédite sur le continent. Près de cinquante satellites de toutes sortes gravitent autour de la Terre, sous les drapeaux de pays africains comme l’Algérie, l’Angola, le Ghana, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Soudan ou encore le Rwanda. C’est l’Égypte qui inaugura, en 1998, la présence africaine dans le ballet satellitaire mondial. C’est d’ailleurs au pays des pharaons que l’Union africaine (UA) a récemment installé l’Agence spatiale africaine (AfSA), pour stimuler la collaboration continentale dans le développement des infrastructures et des technologies spatiales.

Surveillance environnementale

« Comment » et « pourquoi » sont les deux questions que suscite le lancement du 10 avril. Conçu et mis au point par une équipe de chercheurs kényans, « Taifa-1 » sera lancé dans l’espace depuis les États-Unis, sur la base californienne de Vandenberg. C’est une fusée Falcon 9 de SpaceX – l’entreprise américaine d’Elon Musk – qui placera l’engin en orbite.

En ce qui concerne le « pourquoi », le premier motif de cette aventure serait d’ordre environnemental. Après quelques saisons des pluies préoccupantes, des températures moyennes en hausse et, in fine, une sécheresse d’une intensité inédite depuis quarante ans, le satellite aura pour mission, selon le communiqué officiel, de fournir « des données (…) précises et régulières », utiles notamment dans les « domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes et de la surveillance de l’environnement ». Grâce aux images satellitaires, un système d’alerte peut notamment prévoir les catastrophes provoquées par la sécheresse et accélérer ainsi l’intervention des programmes d’urgence.

Nairobi espère plus globalement une stimulation significative de l’économie spatiale naissante du Kenya, en vue de nouvelles applications.

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