Cameroun : installation du nouveau gouvernement
Le nouveau gouvernement camerounais, formé vendredi par le président Paul Biya à la suite de sa réélection lors de l’élection présidentielle tenue le 9 octobre, a été installé dans sa quasi-totalité samedi à Yaoundé.
Le nouveau gouvernement camerounais, formé vendredi par le président Paul Biya à la suite de sa réélection lors de l’élection présidentielle tenue le 9 octobre, a été installé dans sa quasi-totalité samedi à Yaoundé.
C’est le Premier ministre Philemon Yang, reconduit lui-même à cette fonction, qui a mené cette valse des installations. Cette opération express relève d’une tradition politique de plus en plus observée au Cameroun après la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Mais, pour ce cabinet qui inaugure le nouveau septennat de Paul Biya, son avènement intervient la veille de la finale de l’édition 2011 de la Coupe du Cameroun de football que le dirigeant préside ce dimanche, entouré de son gouvernement.
Le nouveau ministre des Sports et de l’Education physique, Adoum Garoua, précédemment en charge du portefeuille de la Jeunesse, a été le premier à prendre ses fonctions samedi. Ce qui lui permettait de procéder aux réglages nécessaires pour le bon déroulement de la rencontre de ce dimanche qui clôture généralement une saison sportive finissante et en ouvre une nouvelle.
Un remaniement très attendu
La boucle sera bouclée dimanche matin par l’entrée en fonction du nouveau ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, qui signe un come-back après avoir été écarté du ministère de la Communication en septembre 2007 où, alors directeur de cabinet du Premier ministre, à l’époque Ephraïm Inoni, il a été promu au terme de la présidentielle d’octobre 2004.
Le passage de témoin se fera avec Henri Eyebé Ayissi, affecté au Contrôle supérieur de l’Etat, un département qui, croient savoir les observateurs, répond au profil d’inspecteur d’Etat de cet ex-ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat et ex-inspecteur général chargé des élections au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation aux côtés de Hamidou Yaya Marafa.
Ancien secrétaire général de la présidence de la République, Marafa n’a pas la même chance. Cité dans une transaction jugée douteuse pour une acquisition non opérée d’un avion présidentiel, un dossier pour lequel d’autres responsables camerounais font face à la justice, sa mise en touche sonne comme un mauvais présage, s’accordent à dire les observateurs. C’est le cas aussi du ministre des Travaux publics, Bernard Messengue Avom, mis en cause par un rapport de la Commission nationale anti-corruption (CONAC). Pour le remplacer, le président Biya a fait appel à Patrice Amba Salla, maire d’Ayos, une commune de la région du Centre.
Très attendu par le peuple camerounais, le nouveau gouvernement a finalement créé peu de surprises. Le grand chamboulement escompté pour fixer le cap de la politique des "grandes réalisations" annoncée par le chef de l’Etat, réélu après 29 ans de magistrature suprême, comme un chantier d’envergure destiné à inscrire le Cameroun au rang des pays émergents au cours des prochaines années, n’a pas eu lieu.
Un jeu de chaises musicales
Sur une soixantaine de membres du cabinet Yang, mis à part Marafa et Messengue Avom, seuls perdent également leurs postes, Jean-Baptiste Béléoken des Domaines et des Affaires étrangères, Michael Ngako de l’Energie et de l’Eau, Clobert Tchatat du Développement urbain et de l’Habitat, Baba Hamadou du Tourisme, Siegfried David Etame Massoma du Contrôle supérieur de l’Etat, Badel Ndanga Ndinga des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Michel Zoah des Sports et de l’Education physique puis Elvis Ngolle Ngolle des Forêts et de la Faune.
"Moi je crois que les vrais changements interviendront après les élections (législatives et municipales couplées, et peut-être même aussi les sénatoriales pour la mise en place longtemps de la Chambre haute du Parlement, ndlr) de l’année prochaine", a tenté de d’analyser pour Xinhua le politologue Joseph Vincent Ntuda Ebodé, vice-doyen de la faculté des sciences politiques et juridiques de l’Université de Yaoundé II.
Dans les couloirs du pouvoir lui-même, il est plutôt fait état d’un jeu de chaises musicales à caractère purement politique. Ainsi, la mutation de Louis Paul Motaze, anciennement directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire pour le secrétariat général des services du Premier ministre est décrite comme une étape préparatoire à des responsabilités plus importantes.
Le même lecture est faite dans le sens d’une mise en condition du départ de René Emmanuel Sadi, considéré comme un potentiel dauphin de Paul Biya, du secrétariat général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) pour le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Lui succède, Jean Nkueté, précédemment vice-Premier ministre, puis ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Ce secteur sera désormais animé par l’ancien ministre des Finances, Essimi Menye.
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