Les Ivoiriens peu enthousiastes avant l’entrée en lice des Éléphants contre le Portugal

Profondément déçus par leur équipe lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Angola et ébranlés par la blessure du capitaine Didier Drogba, les Ivoiriens sont peu enthousiastes avant l’entrée en lice des Éléphants face au Portugal, mardi, au stade Nelson Mandela Bay, à Port Elisabeth.

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Publié le 15 juin 2010 Lecture : 3 minutes.

"Supporter les Eléphants encore? Moi, plus jamais. Après ce qu’ils nous ont montré en Angola, je ne veux pas mourir de crise cardiaque", déclare Mlle Henriette Tapé, employée dans une fabrique de produits laitiers. Un avis partagé par l’étudiant Richard Yao qui se dit " sceptique" quant à une bonne prestation de l’équipe nationale ivoirienne face au Portugal. "Nous n’avons pas de chance de gagner ce match", soutient-il. Il fonde son "pessimisme" sur la "piètre" performance des Eléphants à la CAN-2010 en Angola où, grands favoris, les Ivoiriens avaient été sortis en quarts de finale par l’Algérie.

"Franchement, je ne suis pas serein", renchérit Assalé Adou, un mécanicien, qui relève "le manque de combativité et de rage de vaincre" dont avaient fait preuve les Eléphants lors de cette compétition. Mlle Affoua se dit également "découragée" par les Eléphants de Côte d’Ivoire. "Chaque fois, on compte sur eux et c’est la même chose, ils ne nous font jamais plaisir. Je ne peux pas être optimiste", affirme-t-elle. "Si au moins Didier Drogba qui respirait la grande forme n’avait pas été blessé, au moins on pouvait espérer quelque chose", ajoute Mlle affoua.

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Le capitaine des Eléphants, Didier Drogba, victime d’une fracture au bras lors d’un match de préparation de la Coupe du monde est incertain contre le Portugal quoi qu’il ait repris les entraînements avec ses coéquipiers. Ces propos plutôt sceptiques sont corroborés par l’ambiance dans les rues d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, d’ordinaire si bruyante lors des matches des Eléphants. Très peu de klaxons de taxis et autres véhicules. De même très peu de restaurants, bars et buvette communément appelés "maquis" se sont parés de drapeaux tricolores (orange, blanc, vert) ivoiriens et vibrent au rythme des chansons à la gloire des Eléphants.

Les vendeurs de petits fanions, posters, maillots et gadgets à l’effigie de Didier Drogba et les autres ou aux couleurs nationales ivoiriennes se font très discrets. "C’est la faute à la forte pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan dès la lueur de l’aube", explique un tenancier de maquis qui compte sur une bonne prestation des Eléphants pour renverser la tendance et faire le plein de clients. Dans cette grisaille, dans le quartier populaire de Yopougon, le temps maussade est souvent perforé par des sons de trompettes de quelques jeunes qui se sont procuré des "vuvuzelas", le gadget à la mode à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Ils espèrent voir jouer Didier Drogba, leur idole, et ne manquent pas d’afficher, l’air un peu chauvin, un optimiste béat. "Les Eléphants ont toutes les chances de gagner ce match", clament-ils soulignant que "les 23 joueurs ivoiriens sont tous des professionnels de haut niveau qui n’ont rien à envier aux Portugais".

"Le football n’est pas une science exacte et à ce niveau, toutes les équipes se valent et Cristiano Ronaldo à lui seul ne peut déstabiliser notre équipe", soutient l’un d’entre eux qui se hasarde à pronostiquer un score de 2 à 1 pour la Côte d’Ivoire. "La Côte d’Ivoire a de très bons joueurs. Avec le nouveau sélectionneur qui a changé leur mentalité et les amène à jouer en bloc uni, nous avons une chance de vaincre le Portugal", explique un autre, sous un air de technicien avisé. Le Suédois Sven-Gorän Eriksson a pris en main les Eléphants à moins de trois mois des phases finales de la Coupe du monde suite au limogeage du Franco-bosniaque Vahid Halilhodzic après la CAN. Sous sa conduite lors des matches de préparation, la Côte d’Ivoire a battu le Japon (2-0) et fait match nul avec le Paraguay (2-2). Pour leur deuxième participation consécutive à une phase finale de la Coupe du monde, les Ivoiriens croiseront, après le Portugal, le Brésil et la Corée du nord dans une poule considérée comme "le groupe de la mort".

En 2006, en Allemagne, la Côte d’Ivoire n’avait pas été également gâtée par le tirage au sort qui l’avait mise dans le groupe de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Serbie-Monténégro. Elle avait été sortie au premier tour après deux défaites face au pays organisateur et aux Pays-Bas et une victoire sur la Serbie- Monténégro.

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