Grâce à sa seconde victoire consécutive face au Gabon mercredi à Yaoundé (2-1), après celle remportée quatre jours auparavant à Libreville (2-0), le Cameroun a pris la tête de sa poule lors de la quatrième journée des éliminatoires de la Coupe du monde de football de 2010 en zone Afrique. Cependant, la tâche reste délicate pour sa qualification à cette compétition que l’Afrique abritera pour la première fois en juin 2010 en Afrique du Sud, la première puissance économique du continent. "Aujourd’hui, les Camerounais étaient meilleurs que les Gabonais. La victoire n’est pas discutable. L’équipe a bien joué, comme elle a aussi bien joué à Libreville. Mais il faut continuer à gagner", a déclaré à l’ancien de gardien de buts de cette sélection, Joseph Antoine Bell, consultant international de football.

Dernier de la poule A avec seulement un point avant la rencontre de samedi à Libreville, comptant pour la troisième journée (reportée à cause du décès de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba) des éliminatoires relatifs à la fois au Mondial 2010 et la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football en janvier en Angola, le Cameroun a arraché la première place à son adversaire. Il occupe désormais la tête du classement du groupe avec 7 points, tandis que le Gabon en totalise 6, suivi du Togo (5 points) . Le Maroc traîne à la queue avec 3 points. Mais, pour sa qualification au Mondial d’Afrique du Sud, la tâche demeure délicate pour la sélection camerounaise. Ses deux prochains matches, contre le Togo et le Maroc, sont estimés aussi décisifs que ceux qu’elle vient de gagner face au Gabon. "Le Cameroun, s’il veut avoir une chance pour aller en Afrique du Sud, doit gagner ses deux prochains matches. Il a la possibilité de finir le tournoi avec 13 points et le Gabon, 12 points", a observé Joseph Antoine Bell. Ce qui veut dire que "s’il perd un match et que le Gabon gagne tous ses matches, il sera absent en Afrique du Sud (comme il l’a été en 2006 en Allemagne)", a conclu le spécialiste.

Première équipe africaine à atteindre les quarts de finale de cette compétition Coupe du monde football (en 1990 en Italie), le Cameroun a déjà participé à cinq phases finales de la Coupe du monde: 1982 en Espagne, 1990 en Italie, 1994 aux Etats-Unis, 1998 en France et 2002 à Japon-Corée. Le 28 mars à Accra, il a été battu lors de la première journée des éliminatoires couplés CAN/Mondial 2010 par le Togo par 0 but contre 1. Ce sera son prochain adversaire le 10 octobre à Yaoundé. C’est une rencontre aux allures de revanche et de confirmation de sa forme retrouvée. D’autant que mercredi au stade Ahmadou Ahidjo à la fin du match (90e minutes), l’équipe a encaissé un but inattendu, sur une action de l’attaquant gabonais Daniel Cousin, à la fin du match. Ce but, intervenu à la 90e minute, a suscité à nouveau des inquiétudes chez les supporters camerounais dont l’élan de joie manifesté après les deux buts inscrits par Jean II Makoun et Samuel Eto’o Fils s’est refroidi. "On a considéré que le match était gagné. Il y a eu un relâchement au cours des dix dernières minutes", a reconnu lors d’ une conférence de presse après le match l’entraîneur, Paul le Guen, recruté en juillet après la démission du technicien allemand Otto Pfister, dont le rendement avait irrité le public camerounais. "Il faut rester concentrés du début jusqu’à la fin (du match). C’est quelque chose qu’il faudra revoir", a diagnostiqué le nouveau sélectionneur, qui avait conclu avec les autorités camerounaises un contrat de cinq mois pour qualifier le Cameroun au Mondial.

Après le Togo en octobre, Samuel Eto’o, le capitaine, et ses coéquipiers affronteront le Maroc le 14 novembre à Rabat.