Rencontre historique entre l’Iran et l’Arabie saoudite à Pékin

La normalisation des relations entre les deux puissances du Moyen-Orient a franchi un cap sous la houlette du parrain chinois.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian serre la main du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, et du ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang à Pékin, le 6 avril 2023. © Iranian Foreign Ministry / AFP

Publié le 6 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères se sont rencontrés le 6 avril à Pékin pour mettre en œuvre la normalisation des relations entre leurs deux pays après des années de forte tension.

L’Iranien Hossein Amir-Abdollahian et le Saoudien Fayçal ben Farhane Al Saoud « ont négocié et échangé des opinions en mettant l’accent sur la reprise officielle des relations bilatérales et les mesures à prendre en vue de la réouverture des ambassades et des consulats des deux pays », a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères.

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L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite avaient rompu leurs liens début 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l’exécution par Ryad d’un célèbre religieux chiite. Les deux pays ont surpris le monde, le 10 mars, en annonçant vouloir rétablir leurs relations diplomatiques dans les deux mois à l’issue de pourparlers menés secrètement en Chine.

Visite après le ramadan

Ce rapprochement devrait permettre à l’Iran et à l’Arabie saoudite de rouvrir leurs ambassades d’ici la mi-mai, et de mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans. Il devrait être formellement célébré à l’occasion d’une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi, à Ryad, à l’invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite, un déplacement prévu après la fin du ramadan fin avril.

Ce climat de détente pourrait avoir des répercussions sur plusieurs conflits régionaux, notamment en Syrie et au Yémen, où les deux pays soutiennent des camps opposés.

Les États-Unis ont « salué » l’annonce du 10 mars, tout en soulignant qu’il restait « à voir si l’Iran remplirait ses obligations ». Pour certains experts, cet accord pourrait représenter un changement de paradigme qui remettrait en question la domination traditionnelle au Moyen-Orient de Washington, ennemi juré de l’Iran.

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Allié des États-Unis et autre adversaire de l’Iran, Israël observe avec inquiétude ce rapprochement entre Ryad et Téhéran, qui pourrait affecter les Accords d’Abraham, le processus de normalisation qu’il a lancé avec certains pays arabes.

Le 4 avril, Téhéran a nommé un ambassadeur à Abou Dhabi après près de huit années d’absence, alors que les Émirats avaient annoncé en août l’envoi d’un ambassadeur à Téhéran avec la volonté affichée de « renforcer les relations » avec l’Iran.

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(avec AFP)

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