Les militants nigérians menacent de mettre un terme au cessez-le-feu à peine annoncé
Le principal groupe militant nigérian de la région pétrolifère du Delta du Niger, le Mouvement pour l’émancipation du Delta (MEND) a menacé mercredi qu’il pourrait immédiatement mettre un terme au cessez-le-feu à peine annoncé si le gouvernement renforçait ses troupes dans la région. "A peine 12 heures de cessez-le-feu, le Détachement spécial mixte (JTF) de l’armée a déployé sept navires de guerre avec des troupes lourdement armées en provenance de Warri et se dirigeant vers l’un de nos camps situé près de la frontière entre l’Etat du Delta et celui d’Ondo", a critiqué le porte-parole du groupe, Jomo Gbomo, dans une déclaration parvenue à Lagos. "Si cette information d’une source crédible appartenant au Détachement spécial (JTF) s’avère vraie, le cessez-le-feu sera annulé avec effet immédiat", a indiqué la déclaration. "Nous surveillons l’armada et espérons sincèrement que l’attaque envisagée sera transformée en exercice militaire", a affirmé le texte. Plus tôt dans la journée, le groupe a annoncé un cessez-le-feu de deux mois, qui est intervenu deux jours après la libération de son leader Henry Okah. Le groupe a précisé dans un communiqué qu’"à compter du mercredi 15 juillet à 00H00 (23H00 GMT), le MEND observera un cessez-le-feu temporaire pour une période de 60 jours". Le chef de file des activistes était accusé de trafic d’armes et de trahison après avoir été arrêté en Angola en 2007. Sa libération était l’une des exigences clés du MEND pour accepter l’amnistie. Le mois dernier, le gouvernement nigérian a décrété une amnistie en faveur des activistes en vue de mettre un terme à la sérieuse instabilité dans le Delta du Niger riche en pétrole. L’amnistie permet de pardonner sans condition toutes les personnes impliquées directement ou indirectement dans les activités militantes. Le groupe militant mène des attaques essentiellement contre les compagnies pétrolières étrangères dans les Etats de Bayelsa, du Delta, et des Rivières dans le sud-est du Nigeria. Les attaques armées dans la région pétrolifère, qui représente presque toute la production pétrolière nigériane, ont réduit de plus de 20% les exportations de pétrole du Nigeria depuis 2006. Le groupe a récemment lancé plusieurs attaques sur les installations pétrolières internationales dans le sud-est du Nigeria dans le cadre de sa campagne pour obtenir ce qu’il appelle une répartition plus juste des richesses pétrolières de la région aux populations locales.
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