Une présidentielle cruciale pour la stabilité

Les Bissau-Guinéens se rendent aux urnes ce dimanche pour élire leur président. Le scrutin pourrait permettre au pays de retrouver sa stabilité après la vague d’assassinats qui a notamment coûté la vie au chef de l’Etat Joao Bernardo Vieira début mars.

Publié le 26 juin 2009 Lecture : 3 minutes.

La Guinée-Bissau, petit pays de l’Afrique de l’Ouest, doit tenir une élection présidentielle le 28 juin, jugée cruciale pour aider à stabiliser le pays après l’assassinat du président Joao Bernardo Vieira en mars dernier.

Sur plus de 1,6 million d’habitants, quelque 523. 000 électeurs inscrits se rendront aux urnes, mais le taux record de participation de 82%, enregistré lors des élections législatives de novembre 2008, sera difficile à atteindre, selon les analystes.

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12 candidats

A la mi-mai, la Cour suprême a retenu 12 candidats à la présidentielle sur les 20 dossiers enregistrés. Parmi les candidats en lice figurent trois anciens chefs de l’Etat, à savoir Malam Bacai Sanha (pendant la transition de 1999 à 2000), Kumba Yala (2000-2003), et Henrique Rosa (par intérim de 2003 à 2005), tous considérés comme des hommes politiques de poids.

Mais le 5 juin dernier, le ministre de l’Administration territoriale et candidat indépendant à la présidentielle, Baciro Dabo, accusé d’être impliqué dans une tentative de coup d’Etat, a été tué à sa résidence par des militaires venus l’arrêter.

La campagne électorale qui s’achève vendredi, n’a pas suscité beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme chez les simples électeurs, a constaté Xinhua jeudi dans la capitale bissau-guinéenne. Le gouvernement n’a soutenu aucun des onze candidats ni les services de communication sociale pour une couverture intégrale de la campagne, selon des organisateurs.

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Vague d’assassinats

Beaucoup d’habitants demeurent traumatisés par la vague de violence qui a coûté la vie au président Vieira et au chef de l’état-major général des armées, le général Tagmé Na Waié, début mars dernier, puis à Baciro Dabo et à Helder Proenca, ancien ministre de la Défense, tous deux accusés de vouloir fomenter un coup d’Etat.

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Le 2 mars, le président Vieira, élu en 2005 après avoir dirigé le pays de 1980 à 1999, a été abattu par des hommes "en uniforme", quelques heures après la mort du général Tagmé Na Waié dans un attentat à la bombe.

Conformément à la constitution, le président de l’Assemblée nationale, Raimundo Pereira, a pris l’intérim de chef de l’Etat, se chargeant d’organiser une élection présidentielle dans un délai de 60 jours.

"Premier pas vers la stabilité du pays"

Le scrutin du 28 juin constitue "un premier pas vers la stabilité du pays", a estimé Joao Bernardo de Miranda, l’envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la Guinée-Bissau.

"En dépit de cette situation, l’UA estime que l’élection présidentielle doit s’organiser à la date prévue", a déclaré Joao Bernardo de Miranda, après la nouvelle vague de violences survenue début juin.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont la Guinée-Bissau est un membre, a décidé d’accompagner l’élection présidentielle du 28 juin par l’envoi de véhicules, d’observateurs et le règlement de trois mois d’arriérés de solde des militaires.

Pour sa part, l’Union européenne a promis de fournir 1,5 million d’euros pour aider à l’organisation du scrutin du 28 juin, et de déployer une mission de 20 observateurs. Dans le pays où "la violence et l’instabilité politique liées à la drogue continuent", selon l’Office contre la drogue et le crime des Nations Unies (ONUDC), toutes les frontières seront fermées le jour du scrutin présidentiel et 3. 900 policiers et militaires seront déployés.

Le vainqueur de cette élection sera aussitôt installé, et devrait se lancer dans la lutte contre la misère et les narcotrafiquants. Il aura aussi la très lourde tâche d’assurer la sécurité dans un Etat où l’armée a une tradition d’intervenir dans la politique. 

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