Au Burkina Faso, enquête militaire sur la mort de civils mitraillés par des soldats

Des militaires ont tiré en début de semaine à l’arme automatique sur des citoyens de Dori, dans le nord-est du pays, faisant plusieurs victimes. Les habitants dénoncent une expédition punitive.

Des soldats patrouillent près de Dori, dans le nord du Burkina Faso, le 3 février 2020. © Olympia de Moismont/AFP

Publié le 8 avril 2023 Lecture : 1 minute.

« Ces derniers jours, de graves altercations ont opposé des civils et des militaires dans un quartier de la ville de Dori, occasionnant des morts et des blessés », a indiqué la procureure militaire Judith Pascaline Zoungrana dans un communiqué consulté samedi 8 avril par l’AFP.

« Afin de faire la lumière sur les circonstances de ces faits », une enquête a été ouverte le 7 avril pour leur « donner une suite judiciaire appropriée », a-t-elle ajouté, estimant que « ces incidents malheureux et regrettables auraient été causés par des malentendus ».

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« Expédition punitive »

Selon le préfet de Dori, des militaires ont tiré mardi et mercredi à l’arme automatique et frappé des citoyens, « occasionnant des pertes en vie humaines et des blessés au sein de la population ». Des habitants de Dori, joints par l’AFP ont indiqué qu’il s’agissait d’une « expédition punitive » menée par des soldats après l’assassinat d’un militaire lundi, ce qu’a confirmé le mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP).

« Au lendemain de cet odieux assassinat, aux environs de 21h, avant même que ne soient établies les circonstances exactes du drame, des soldats de la garnison de Dori ont conduit des représailles contre les populations civiles » dans le quartier de « Petit Paris », a précisé vendredi l’organisation, qui évoque un bilan de sept morts et de nombreux blessés.

« Au regard de la gravité des faits, le procureur militaire tient à rassurer les populations que toute la lumière sera faite sur cette affaire afin de situer les responsabilités et en tirer toutes les conséquences judiciaires », a assuré la procureure militaire. Lors d’une rencontre tenue jeudi avec les principaux acteurs de la vie de la ville, chef-lieu de la région du Sahel dans le nord-est du pays, les responsables militaires ont « présenté leurs excuses » pour des « actes regrettables » qui ne « vont plus se produire ».

(Avec AFP)

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