Dans le nord du Burkina Faso, 44 civils tués dans l’attaque de deux villages
Quarante-quatre civils ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi 7 avril lors de l’attaque de deux villages du nord-est du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne.
« Le bilan provisoire de cette attaque ignoble et barbare » qui a visé les villages de Kourakou et Tondobi, « fait état de 44 civils tués et des blessés », détaille le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho. Trente-et-un ont été tués à Kourakou et 13 à Tondobi, précise-t-il.
Selon un habitant de Kourakou, joint au téléphone par l’AFP, « un grand nombre de terroristes ont fait irruption » dans le village, jeudi en fin de journée. « Toute la nuit, on a entendu des tirs. C’est le vendredi matin qu’on a vu qu’il y avait plusieurs dizaines de morts », a-t-il ajouté.
Représailles
Selon des habitants, cette localité a été visée en représailles du lynchage quelques jours plus tôt de deux jihadistes qui avaient tenté de voler du bétail. Il s’agit d’une des attaques les plus meurtrières depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, lors d’un putsch fin septembre 2022, après celle de Déou, dans l’extrême nord du pays, au cours de laquelle 51 soldats ont été tués en février.
Le gouverneur du Sahel a assuré samedi que « des actions de stabilisation de la localité sont en cours après (une) offensive menée par les forces de défense et de sécurité (FDS) qui a permis de mettre hors d’état de nuire les groupes armés terroristes qui ont perpétré ladite attaque ».
Cette double attaque est survenue dans des localités situées à cinq kilomètres de Seytenga, commune frontalière du Niger, endeuillée en juin 2022 par l’une des attaques les plus meurtrières de l’histoire du Burkina Faso. Revendiquée par l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) elle avait fait 86 morts.
« Faire corps »
Le lieutenant-colonel Sorgho a invité samedi les populations locales « à faire corps avec les FDS et s’enrôler comme volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils) afin de participer à la défense de leurs localités respectives ».
En février, le capitaine Traoré a fait part de sa « détermination intacte » à combattre les jihadistes, malgré la multiplication des attaques. Cette semaine, un nouveau chef des armées, le colonel-major Célestin Simporé, a été nommé et a affirmé vouloir accentuer l’offensive pour forcer les jihadistes à « déposer les armes », alors que ces derniers contrôlent quelque 40% du territoire.
(Avec AFP)
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