La SADC n’aurait pas l’intention d’envoyer des militaires

Le ministre des Affaires Etrangères malgache Ny Hasina Andriamanjato a démenti les rumeurs que la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a prévu d’envoyer des militaires à Madagascar pour réinstaurer l’ancien président Marc Ravalomanana, renversé le mois dernier par l’armée qui soutient le président malgache Andry Rajoelina.

Publié le 21 avril 2009 Lecture : 3 minutes.

La SADC n’a pas eu d’intention de réinstaller Ravalomanana ou l’aider à revenir au pays, a déclaré Andriamanjato lors d’une conférence de presse peu après une réunion du gouvernement de transition mardi matin. Andriamanjato s’est entretenu lundi avec les cinq membres de la délégation de la SADC, dont le Dr Mokete Pherudi, fonctionnaire principal pour les affaires politiques et de défense de la SADC, H. Belford, commissaire du ministère des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Antonio Carlos de Rosario, ministre mozambicain des Affaires Etrangères en charge de la coopération, et de deux interprètes.

La délégation, qui est arrivée dans la grande île de l’océan Indien lundi a quitté le pays mardi soir, après une journée de visite.

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Ceci est l’effort de médiation le plus récent de la SADC pour trouver une solution pacifique à l’impasse politique actuelle entre Ravalomanana et Rajoelina, qui a officiellement pris la présidence du pays le 21 Mars.

Cités par Andriamanjato, les représentants de la SADC ont dit que la communauté régionale n’accorde pas son support à une seule personne, mais à tous les habitants d’un pays. La délégation de la SADC a rassuré le gouvernement de transition malgache qu’elle n’a pas envoyé ni l’intention d’envoyer des militaires à Madagascar pour réinstaller Ravalomanana à la présidence.

Les forces armées parées à toute éventualité

Après leur consultation avec les représentants des différentes parties prenantes du pays, les médiateurs de la SADC ont l’impression que Ravalomanana et ses représentants n’ont pas dit toute la vérité à la SADC sur la crise politique actuelle dans le pays lorsqu’ils étaient au Swaziland. Ravalomanana et ses équipes proches ont fui le pays pour Swaziland le 25 mars, neuf jours après qu’il a été contraint de démissionner et de remettre sa présidence à un directoire militaire.

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Les rumeurs sur l’éventuelle arrivée de l’armée de la SADC ont produit diverses réactions à Madagascar, dont celles des forces armées qui ont aidé Rajoelina à prendre le pouvoir: elles ont envoyé un blindé à l’aéroport international samedi dernier pour se préparer à une éventuelle attaque.

Andriamanjato a déclaré que Madagascar condamne tout pays ayant l’intention d’envoyer des forces militaires dans le pays pour réinstaller Ravalomanana.

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Lundi, Ravalomanana a dit à ses partisans par téléphone qu’il est encore président de Madagascar et qu’avec l’aide des alliés africains il serait de retour dans quelques semaines. Un rapport de la radio locale a dit plus tôt la semaine dernière que Ravalomanana a prévu de retourner au pays samedi dernier, accompagné du secrétaire exécutif de la SADC, Dr Tomaz Salomao, et du ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Swaziland, Lutfo Dlamini.

Deux morts

Au moins deux personnes ont été tuées et une dizaine d’autres ont été blessées lundi après-midi lors d’une échauffourée entre les manifestants contre le gouvernement de transition et les forces armées. Des dizaines de milliers de supporters Ravalomanana ont été stoppés par les forces armées alors qu’ils se dirigeaient vers le tribunal, après un rassemblement de masse contre la fermeture forcée par le gouvernement de transition de deux stations radio dimanche dernier.

Le ministre des Communications et de la Culture sous le gouvernement de transition, Gilbert Raharizatovo, a déclaré aux médias mardi qu’il a clôturé les deux stations radio non pas pour leur dévotion à Ravalomanana, mais pour leur non-respect des règles et des lois du pays.

Lors d’un conseil de gouvernement mardi, le ministre de la Sécurité intérieure Organes Rakotomihantarizaka a dit que ces radios ont encouragé les guerres civiles entre les malgaches en leur enseignant comment fabriquer des armes et des cocktail Molotov.

Manifestations politiques interdites

Cependant, un site Internet local, topmada. com a dit que les deux radios ont déjà été rouverts par le gouvernement de transition après les conflits sanglants entre les forces armées et les supporteurs de Ravalomanana lundi.

Le conseil du gouvernement a décidé d’interdire toute forme de manifestation politique pour éviter des conflits sanglants parce que certains partisans de Ravalomanana ont également eu des fusils et des cocktails Molotov.

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