Antonio Guterres presse la junte malienne « d’accélérer » le retour à l’ordre constitutionnel

Le secrétaire général de l’ONU souligne le retard pris dans l’exécution du processus de transition. Et s’inquiète de l’impasse dans laquelle se trouve l’accord d’Alger.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au dîner de l’iftar à Mogadiscio, le 11 avril 2023. © Somali Presidency / Handout / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Publié le 12 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Dans un rapport trimestriel destiné au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres presse la junte au pouvoir au Mali « d’accélérer » le rythme pour rendre le pouvoir à des civils élus début 2024 comme elle s’y est engagée.

Il relève les « progrès » accomplis sur la voie d’un retour du pouvoir aux civils en mars 2024, comme la rédaction d’un projet de Constitution et la création d’une autorité de gestion des élections. Mais « du retard a été pris dans l’exécution de certaines activités essentielles », ajoute-t-il. « À moins d’un an de la fin prévue de la transition, il incombe aux autorités maliennes de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour accélérer ce processus de sorte que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans les délais convenus », estime Guterres. La junte vient d’annoncer le report sine die d’un référendum sur la Constitution.

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« Impasse »

Alors qu’une réunion du Conseil devrait se tenir ce 12 avril, Guterres s’inquiète aussi de la persistance des violences et de leur impact sur les populations, ainsi que de « l’impasse » dans laquelle se trouve l’accord de paix d’Alger entre l’État malien et des groupes armés du Nord. Il exprime sa préoccupation devant « l’impasse » ou la « paralysie persistante » où se trouve l’application de cet accord signé en 2015. Sa mise en œuvre entre les groupes armés du nord et l’État est jugé primordiale pour la stabilisation du pays. Or les signataires, notamment les groupes indépendantistes touaregs, sont à couteaux tirés avec la junte. C’est pourquoi le secrétaire général de l’ONU parle de « climat de méfiance profonde ».

« Il est essentiel que les parties surmontent de toute urgence l’impasse actuelle compte tenu des conditions de sécurité qui règnent, en particulier dans le nord-est du Mali, où les groupes terroristes s’en prennent inlassablement aux civils, et de toutes les conséquences humanitaires liées à cette situation », dit-il.

Restrictions

Dans un mémorandum publié sur les réseaux sociaux, le gouvernement malien assure que « la mise œuvre diligente du chronogramme de la transition demeure une priorité des autorités maliennes », comme celle de l’accord d’Alger.

Il remet en question le fondement des mises en cause du secrétaire général de l’ONU, selon lequel les forces maliennes ont commis des abus contre des civils lors d’opérations auxquelles a pris part « du personnel de sécurité étranger ».

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Le gouvernement revendique une « amélioration de la situation sécuritaire » et « la neutralisation de centaines de terroristes » au cours de ces trois mois alors qu’Antonio Guterres parle de conditions de sécurité toujours « précaires ». Il relève les restrictions imposées par les autorités maliennes aux déplacements aériens ou terrestres de la Minusma, une critique également rejetée par le gouvernement.

(avec AFP)

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