Béchir craint d’être enlevé par les Français
Le président soudanais doit se rendre au Qatar à la fin du mois. Il redoute que son avion soit détourné par des jets de l’armée de l’air française
Le gouvernement soudanais a condamné lundi les remarques qu’aurait faites un officiel français en faveur d’un enlèvemement de l’avion transportant le président soudanais pour Doha ce mois. Ali Sadig, porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, a indiqué aux journalistes que l’enlèvement de tout avion était une action contraire à la loi. Il a estimé que l’enlèvement était un crime, qu’il soit perpetré par la Cour pénale internationale (CPI) ou par une superpuissance se revendiquant d’avoir dominé le monde ou toute autre. La participation du président el-Béchir au sommet arabe devant avoir lieu à Doha à la fin de ce mois pourra "venir en raison d’une invitation de l’Etat du Qatar," a souligné l’officiel soudanais. "Quand l’invitation a été envoyée, il était bien connu qu’il y avait un procès à la CPI (contre le président soudanais), donc la question est liée à la coordination entre le Soudan et le Qatar pour sécuriser la participation du président Béchir et son entourage," a-t-il ajouté. Il a affirmé que le Soudan prendrait très sérieusement en compte la menace qu’aurait proféré l’officiel français, soulignant que "la France a toujours été dans le camp hostile au Soudan et soutient des politiques destructrices des Etats-Unis. " Après avoir reçu samedi une invitation de la part de l’Emir du Qatar, le cheickh Hamad bin Khalifa Al-Thani, le gouvernement soudanais a annoncé que le président pourra assister au sommet arabe prévu à Doha ainsi qu’au sommet arabe-Amérique latine devant se tenir dans la capitale qatari par la suite. Si el-Béchir voyage pour le Qatar, ce sera son premier voyage à l’étranger depuis l’émission d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale contre lui le 4 mars pour d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Eric Chevallier, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, aurait déclaré dans le journal Al-Sharq Al- Awsat basé à Londres que Paris soutient "fermement" toute opération destinée à arrêter le président soudanais. "La France comme beaucoup d’autres pays sont signataires du Statut de Rome. Il y a des obligations claires sur l’exécution du mandat d’arrêt contre Béchir," a déclaré Eric Chevalier à Al-Sharq Al-Awsat dans une interview.
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