Cameroun : les géants de la filière cacao s’impliquent dans la certification

Cargill, Barry Callebaut et Olam Cam, leaders mondiaux de la filière cacao, se lancent depuis 2012 dans l’encadrement des paysans camerounais afin de parvenir à respecter l’exigence d’une fève 100 % certifiée en 2020.

Au Cameroun, le cacao est le premier produit agricole d’exportation, avec 196 778 tonnes exportées au cours de la campagne écoulée. © AFP

Au Cameroun, le cacao est le premier produit agricole d’exportation, avec 196 778 tonnes exportées au cours de la campagne écoulée. © AFP

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Publié le 2 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Les leaders mondiaux de la filière cacaoyère entrent dans les plantations camerounaises pour imposer la certification de la fève. Profitant de la deuxième édition du Festival international du cacao (Festicacao) qui s’est achevé samedi 29 novembre au Cameroun, Cargill a annoncé l’encadrement de 1 000 planteurs en 2012. « Nous comptons former 7 000 producteurs au cours de cette campagne et certifier 4 500 parmi eux », assure Kate Kanyi-Tometi Fotso, PDG de Telcar Cocoa, le partenaire local du géant mondial du négoce et de l’agro-alimentaire dans cette opération. Le leader camerounais en matière d’exportation – 26,38 % de part de marché durant la dernière campagne – espère du reste voir le programme « cocoa promise » de Cargill s’implanter au Cameroun, après son implémentation en Côte d’Ivoire et au Ghana.

Barry Callebaut n’est pas en reste. À travers sa filiale Sic Cacaos, le géant suisse a mobilisé cinq coopératives – soit plus de 1 000 planteurs – pour les amener l’année dernière à la certification. « Grâce aux standards de l’ONG de certification Rainforest Alliance qui nous accompagne dans cette voie, nous allons durant la campagne en cours former des leaders dans huit autres coopératives qui se chargeront à leur tour d’encadrer près de 2 500 producteurs », souligne Valentin Foketchian, le secrétaire général de Sic Cacaos. En mars 2014, une mission de Rainforest séjournera dans les bassins de production pour évaluer le chemin parcouru.

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Tout aussi impliqué mais moins précis, Olam Cam, filiale du groupe singapourien Olam, compte participer dans les prochaines années à cette démarche en développant deux programmes d’accompagnement des jeunes cacaoculteurs. Coût du projet : 50 milliards de F CFA (environ 104 millions de dollars).

Odeur de fumée

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La dynamique est encouragée par un gouvernement échaudé par une mauvaise nouvelle : en janvier, le président de l’Association nationale des producteurs de cacao et de café (ANPCC) annonçait le refoulement des ports européens de 2 000 tonnes de fève dégageant une odeur de fumée. « C’est de l’intox ! Je défie quiconque de me donner le nom de la structure internationale qui a rejeté cette cargaison », fulmine Kate Kanyi-Tometi Fotso. Certes, le début des récoltes dans certaines régions – comme le Sud-Ouest, premier bassin de production – intervient en saison des pluies, obligeant les paysans à sécher la fève dans des fours. « À l’approche d’avril 2013, on a voulu profiter de la recommandation de l’Union européenne qui réduit la teneur en cadmium dans le cacao pour indexer le label Cameroun sous le prétexte de l’odeur de fumée. Alors que nos planteurs ont fait beaucoup d’efforts », commente la patronne de Telcar Cocoa. Conséquence : « L’origine Cameroun a perdu entre 30 et 40 livres la tonne sur le marché international à cause de cette rumeur », remarque-t-elle.

En 2020, des chocolatiers, à l’instar de Mars, et certains États comme les Pays-Bas ne s’approvisionneront qu’en cacao 100 % certifié. Une exigence prise au sérieux par les acteurs d’une filière qui écoule 84 % de ses exportations vers l’Union européenne.

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Premier produit agricole d’exportation – 196 778 tonnes au cours de la campagne écoulée – du cinquième producteur mondial, la fève est la principale source de revenu de plus de 600 000 familles disséminées dans sept bassins de production, soit plus de 200 milliards de F CFA (414 millions de dollars) distribués annuellement aux producteurs.

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