L’ONU demande l’annulation de l’expulsion des ONG

La décision du gouvernement soudanais de renvoyer 13 ONG du Darfour aura un impact considérable sur l’action humanitaire et sur la population qui bénéficie de l’assistance, a réitéré le responsable des affaires humanitaires des Nations Unies, John Holmes.

"C’est pourquoi nous nous opposons à cette décision et que nous demandons au gouvernement du Soudan de la renverser dès que possible", a déclaré M. Holmes, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, lors d’une conférence de presse à New York.

Divers contacts ont eu lieu ce week-end à cet égard, y compris par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a dit M. holmes, cité par le service d’information de l’ONU.

La décision soudanaise d’expulser ces ONG a fait suite à celle de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

M. Holmes a déclaré qu’il ne voyait pas de "lien logique" entre l’inculpation par la CPI et l’expulsion des ONG.

Une évaluation conjointe est menée avec le gouvernement pour évaluer les pé nuries qui résulteront du départ des ONG, notamment dans la livraison de l’eau.

"Nous ne pouvons remplacer les ONG expulsées", a dit John Holmes, qui a évoqué la possibilité d’une épidémie de méningite.

Les agences expulsées sont: Solidarité, Save the Children UK et US, Médecins sans fronti ères (Hollande et France), Care International, Oxfam GB, Mercy Corps, International Rescue Committee, Norwegian Refugee Council, CHF, Padco et Action contre la faim.

Bien qu’il y ait 85 ONG internationales au Darfour, les 13 expulsées représentent plus de la moitié de l’assistance livrée et 40% des travailleurs humanitaires, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Parallèlement, sur le terrain, la situation était calme, a indiqué lundi la porte-parole adjointe du Secrétaire général, Marie Okabe.

L’Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) a mené 32 patrouilles de confiance, 11 escortes et huit patrouilles de nuit dans 65 villages et camps de personnes déplacées, a dit la porte- parole.

Le représentant spécial conjoint de l’ONU et de l’Union africaine (UA), Rodolphe Adada, a rencontré lundi le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, à Khartoum, pour y discuter de la situation au Soudan. Jean Ping a exhorté la MINUAD à poursuivre son mandat au Darfour.