Rajoelina affirme ne plus pouvoir s’exposer au public

Publié le 7 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Le chef de l’opposition malgache, Andry Rajoelina, qui a engagé un bras de fer avec le président Marc Ravalomanana, a déclaré qu’il ne pouvait plus s’exposer au public pour conduire les manifestations, afin de se protéger de l’arrestation par les autorités.

"Maintenant, je suis caché en lieu sûr, où on ne peut pas m’attaquer. Jusqu’à ce que ça se décante, je ne peux plus me présenter physiquement devant mes partisans", a déclaré par téléphone le maire déchu d’Antananarivo sur sa chaîne de télévision Viva.

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M. Rajoelina ne s’est pas présenté dans la journée sur la Place du 13 mai, haut lieu de la contestation de l’opposition, pour une marche massive qu’il avait réclamée il y a quelques jours.

Il a révélé avoir été informé par son détective privé de la présence des mercenaires israéliens et sud-africains à Madagascar, dont la mission est de l’arrêter mort ou vivant. Il a indiqué que son "Premier ministre du gouvernement de transition", Monja Roindefo, prendrait le relais pour continuer la manifestation contre le gouvernement.

La parole du maire déchu a été confirmée par Manantsoa Masimana, son "ministre" de l’Intérieur.

"L’équipe de Marc Ravalomanana n’a pas pu l’arrêter", a affirmé ce responsable de l’opposition, joint à téléphone par l’agence Xinhua.

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M. Masimana a expliqué l’absence du maire déchu par le fait que la Place du 13 mai a été investie par l’Etat-major mixte de l’opération nationale (Emmonat), qui chapeaute gendarmerie, police et armée, ce qui l’a placé dans l’impossibilité d’y accéder.

Pendant la journée, les forces de l’ordre ont poursuivi leur opération intensifiée dans la capitale entamée depuis mercredi dernier.

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La Place du 13 mai reste toujours barrée aux rassemblements, sous haute surveillance des policiers anti-émeutes armés jusqu’aux dents, avec la fermeture de tous les magasins aux alentours, a-t- on constaté sur place.

Dans la rue, les affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de l’opposition semblent être intarisables: des barrages érigés, puis enlevés par les policiers, en passant par le lancement de grenades lacrymogènes pour disperser les attroupements.

Un journaliste local, dont la radio Antsiva n’a pas révélé l’identité, a été enlevé par un groupe de civils armés, avant de retrouver sa liberté quelques heures plus tard à l’aide des forces de l’ordre.

Par ailleurs, les forces ont investi vers la fin de la journée les locaux de la radio et télévision VIVA à Ambodivona après avoir enlevé les barrages dressés par les partisans d’Andry Rajoelina, selon le site internet Sobika.

L’actuelle crise politique, qui a éclaté à la mi-décembre dernier, a donné lieu à des émeutes fin janvier lors d’une grève générale lancée par Rajoelina et à des affrontements violents, causant de nombreux morts et blessés.

Malgré les efforts de négociation intensifs de la communauté internationale, aucune percée tangible n’a été trouvée jusqu’ici.

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