Au Congo, la colère des Diables rouges
Une lettre ouverte des footballeurs de l’équipe nationale du Congo dénonce leur traitement par le ministère des Sports.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 17 avril 2023 Lecture : 2 minutes.
Cinglante et habile est la lettre de « l’ensemble de l’effectif » de l’équipe nationale de football de la République du Congo adressée, le 11 avril dernier, au ministre des Sports. Certainement conscients que les sempiternelles bisbilles de primes ne surprennent plus, à l’échelle du continent africain, et donc que la compassion s’émousse, les footballeurs débutent leur missive par une quête de respect…
C’est par les réseaux sociaux que le ministère aurait annoncé la suppression d’une prime de participation, suite au dernier rassemblement de mars durant lequel les « Diables rouges » ont affronté le Soudan du Sud à deux reprises. Une démarche numérique dénoncée comme cavalière, dès le début du courrier et bien avant d’en venir au fond de la question financière.
Cordes sensibles
Et les joueurs de faire vibrer d’autres cordes sensibles comme l’amour du drapeau ou le caractère sacerdotal d’une carrière sportive : « Nous aimons le Congo de tout notre cœur et nous sommes fiers de représenter les couleurs de la nation (…) Être footballeur est un métier [auquel] on consacre sa vie et son corps. Nous prenons les risques à chaque entraînement et match, ignorant qu’ils peuvent être les derniers ». Ils balaient même une éventuelle suspicion de cupidité en affirmant « dépenser » de leur « poche » et en estimant « qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».
Plus prosaïques dans la suite de la lettre, mais non sans rappeler qu’ils avaient accepté de baisser le montant des primes, les footballeurs du Congo réclament un « dû qui relève de » leurs « droits. » Évoquant des « arriérés des remboursements, des primes du staff et joueurs et salaire du coach », ils exigent que soit payée « la prime de présence du dernier stage », avant une éventuelle discussion à laquelle ils se déclarent « ouverts ». Et de questionner : « Vous nous demandez des résultats sur le terrain. Mais faites-vous le nécessaire en dehors ? »
Plutôt bienveillants, les twittos s’inquiètent de l’effet que pourrait avoir cette mauvaise ambiance sur les futurs résultats. Et en premier lieu, les objectifs à moyen terme concernant la prochaine CAN, dont la phase finale se tiendra dans cinq villes ivoiriennes, du 13 janvier au 11 février prochain. Dans le but d’y être présents, les Congolais affronteront le Mali et la Gambie, en juin prochain.
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