Le Gabon mise sur l’offshore pour relancer la machine

L’industrie pétrolière gabonaise a besoin d’un coup de fouet. Si la première phase d’un octroi de licence dans l’offshore profond vient de s’achever, il reste des zones d’ombres sur le calendrier des réformes, notamment celle concernant le code des hydrocarbures.

Le Gabon produit 240 000 barils de pétrole par jour, contre 371 000 en 1997. © Reuters

Le Gabon produit 240 000 barils de pétrole par jour, contre 371 000 en 1997. © Reuters

Publié le 28 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

C’est connu, le Gabon dispose d’un immense domaine pétrolier, avec des réserves prouvées estimées à quelque 3,7 milliards de barils. Pourtant, depuis son pic de 1997 à 371 000 barils par jour (bpj), la production n’a fait que baisser. Si bien qu’elle est aujourd’hui de seulement 240 000 bpj, une performance qui pèse sur la croissance économique du pays. Plusieurs fois annoncé, le plan de relance de l’industrie pétrolière locale était à l’ordre du jour de la conférence Africa Oil Week, qui se tient cette semaine au Cap.

Depuis les découvertes de Total dans le champ de Diaman, en offshore profond, les espoirs du Gabon reposent notamment sur l’ouverture de nouveaux permis dans ce type de territoire. Une zone qui présente les mêmes caractéristiques que celles du Brésil où ont été réalisées d’impressionnantes découvertes ces dernières années. La phase technique de l’attribution de 13 nouveaux blocs a été achevée fin octobre. La procédure, qui concernait 17 permis et devait au départ se dérouler selon un appel d’offres, a finalement été menée de gré à gré. « Une pratique qui n’est pas pour favoriser la transparence », selon le cadre dirigeant d’un industriel du secteur présent au Gabon. 11 sociétés vont donc entamer la deuxième phase de négociation des offres et de signature des contrats. Parmi les compagnies pétrolières retenues on retrouve notamment Ophir, Exxon, Eni et Repsol. Les deux opérateurs historiques Total et Shell sont repartis les mains vides.

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Expertise locale

Le Gabon entend mettre l’accent sur le développement d’une expertise locale. Une exigence qui passe d’abord par la mise en place d’une société nationale, nommée Gabon Oil Company (GOC) et dont l’État détient 60 %. L’État devrait également être amené à détenir une participation des champs exploités par les sociétés étrangères, mais aucun détail n’a filtré. Autre pilier de la future industrie locale, le transfert de technologie de la part des sociétés étrangères. Selon Alexandre Tchikaya, directeur de cabinet au ministère du Pétrole, « lors de la phase de négociation pour les contrats de partage et de production, le Gabon attend des propositions fortes en matière de local content afin de bâtir une expertise locale spécifique et renforcer les capacités du secteur local dans les domaines pétrolier et parapétrolier, notamment en eau profonde ».

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Autre pilier du plan de relance gabonais : une nouvelle loi sur les hydrocarbures, évoquée depuis plusieurs années, qui doit être « bientôt publiée ». De même, une agence du secteur des hydrocarbures devrait être créée « très bientôt ». Mais pour l’heure, on n’en sait pas plus et le calendrier reste flou, même si un consultant pétrolier basé au Gabon croit savoir que le projet sera dévoilé début 2014.

Mais comme l’explique un professionnel du secteur actif au Gabon de longue date, « une première version d’un nouveau code des hydrocarbures nous a déjà été présentée il y a trois ans avant d’être retirée. Nous savons qu’une nouvelle mouture a été finalisée, mais elle ne nous a pas encore été communiquée ». Et de conclure : « On voit mal comment le gouvernement pourrait atteindre ses ambitieux objectifs s’il maintient un tel climat d’incertitude ».

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