Le FMI prévoit un taux de croissance de 2% en 2009

L’île Maurice verra son taux de croissance économique glisser de 5,2% en 2008 à 2% en 2009, estime une mission du Fonds monétaire international (FMI) qui était en visite dans ce pays insulaire du 17 au 20 février dernier.

Menée par Christina Daseking, conseiller au département Afrique du FMI, cette mission estime que la détérioration profonde de l’ environnement économique international est en train de poser de gros défis à l’économie mauricienne.

Dans un communiqué publié sur le site-web du FMI à l’issue de sa mission, l’équipe a fait un survol de ses principales observations sur l’évolution de l’économie nationale et des différents enjeux avec pour toile de fond la crise financière internationale et le ralentissement de l’économie globale.

La mission note d’abord que les réformes économiques soutenues de ces dernières années ont permis un renforcement des fondamentaux macroéconomiques de Maurice.

La situation budgétaire s’est améliorée, le montant de la dette publique en pourcentage du Produit intérieur brut (PIB) a baissé, la croissance économique a atteint en 2008 son niveau le plus élevé en une décennie.

De plus, remarque la mission, le système bancaire mauricien est resté bien capitalisé et liquide alors qu’à l’étranger, des institutions bancaires sont "under severe stress". Ce constat du FMI rejoint celui fait par la Banque de Maurice dans son deuxième Financial Stability Report publié récemment.

Toutefois, la mission trouve que Maurice a des défis importants à relever dans un environnement international qui se dégrade fortement.

Considérant l’affaiblissement de la demande extérieure, surtout pour les secteurs textile et touristique, deux secteurs-clés de l’économie nationale, le FMI s’attend à une décélération de la croissance qui s’élèverait cette année à 2% contre plus de 5,2% en 2008.

Il prévoit également une aggravation du déficit de la balance des comptes courants qui passerait à 11% du PIB, ceci excluant la baisse des prix des produits alimentaires et pétroliers.

Le repli des prix des produits alimentaires et des cours pé troliers est le bienvenu vu qu’il agira favorablement sur l’inflation.

La mission du FMI dit apprécier la politique proactive adoptée par le gouvernement sous forme de "stimulus package" budgétaire et d’assouplissement de la politique monétaire en vue d’aider l’ économie mauricienne à mieux ré sister à la crise globale.

Toutefois, elle insiste sur la nécessité de rester vigilant dans la mise en application du " stimulus package" en vue d’ obtenir le maximum de bénéfices et ce,tout en contenant les pressions sur le budget et la balance des paiements.

La récession globale, écrit la mission, met en exergue l’ urgence des mesures en vue de renforcer la compétitivité de l’ économie nationale et protéger les plus groupes les plus vulnérables de la société mauricienne à travers, d’une part, des réformes des entreprises publiques et, d’autre part, le remplacement des subventions sur les prix et les programmes sociaux qui manquent d’objectifs, par un filet de protection sociale bien ciblé.

S’agissant de la politique monétaire et celui du taux de change, le FMI recommande que, dans le cadre des actions futures pour un assouplissement de ces politiques, il est important de veiller à ce qu’il n’y ait pas de fluctuations excessives du taux de change de la roupie et qu’il est aussi essentiel de maintenir un niveau prudent de réserves en devises.

Une nouvelle mission du FMI est attendue dans le courant du second semestre 2009 dans le cadre des prochaines consultations.