Crise au Soudan : pas de cessez-le-feu pour la fête de l’Aïd el-Fitr

Les combats étaient toujours intenses entre militaires et paramilitaires, vendredi dans les rues de Khartoum, chacun des belligérants ignorant les multiples appels au cessez-le-feu lancés à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr.

L’aéroport international de Khartoum endommagé par les combats, le 21 avril 2023. © AFP

Publié le 21 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Les Forces de soutien rapide (FSR) avaient annoncé « une trêve de 72 heures » à 04h00 GMT, mais cela n’a pas été suivi d’effet et, comme les jours précédents, la capitale soudanaise a été secouée par des tirs et raids aériens dans la nuit et la matinée.

Le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », est apparu jeudi pour la première fois depuis le début des hostilités à la télévision d’État et s’est adressé à la nation pour l’Aïd, sans jamais mentionner de trêve. De son côté, le général Abdel Fattah al-Burhane a déclaré : « Pour l’Aïd, notre pays saigne : la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie. »

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Des consultations diplomatiques intenses

La veille, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avaient tous deux appelé à un cessez-le-feu d’ « au moins » trois jours pour marquer l’Aïd.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a indiqué vendredi écourter son déplacement de plusieurs jours dans la région Asie-Pacifique « à cause de la situation au Soudan ».

« Ni Burhane ni Hemetti n’ont l’air de vouloir céder, la situation pourrait encore empirer », prévient déjà le centre de recherche International Crisis Group (ICG).

De leur côté, les États-Unis vont dépêcher des militaires dans la région pour faciliter une éventuelle évacuation de leur ambassade, alors que l’aéroport est fermé depuis samedi et que les chancelleries appellent leurs ressortissants à se signaler tout en évitant tout déplacement.

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Un lourd bilan humain

Depuis le début des hostilités, le 15 avril, les combats ont fait « 413 morts et 3.551 blessés », selon un nouveau bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De nouveaux hôpitaux ont été fortement endommagés à Khartoum, et quatre établissements ont été touchés à al-Obeid, à 350 km au sud de la capitale.

L’armée de l’air, qui vise les miliciens FSR disséminés dans les zones résidentielles, n’hésite pas à larguer des bombes, parfois au-dessus d’hôpitaux, ont témoigné des médecins. « 70% des 74 hôpitaux de Khartoum et des zones touchées par les combats ont été mis hors d’usage », selon leur syndicat.

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Les humanitaires ont pour la plupart été forcés de suspendre leur aide après que trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués. De nombreux civils ont fuit à l’étranger : 10 000 à 20 000 personnes, surtout des femmes et des enfants, sont passés au Tchad voisin, selon l’ONU.

(Avec AFP)

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