Entre le Cameroun et le Tchad, Savannah Energy et le pétrole de la discorde
N’Djamena accuse Yaoundé de soutenir une prise de contrôle illégale d’actifs pétroliers sur son territoire. Au cœur des suspicions : Savannah Energy, une société britannique qui compte des alliés influents sur le continent.
Tout commence le 9 décembre dernier. La société britannique Savannah Energy et sa filiale domiciliée aux Bahamas, Savannah Midstream Investment Limited (SMIL), annonçaient dans un communiqué qu’ExxonMobil avait accepté de leur céder pour 407 millions d’euros la totalité des actifs d’EssoExploration and Production Chad, ainsi qu’une participation dans le pipeline Tchad-Cameroun devant acheminer à terme le pétrole brut jusqu’au port camerounais de Kribi.
Aussitôt, les autorités tchadiennes s’étaient dressées contre cette opération dont les négociations avaient débuté un an plus tôt, expliquant qu’elle avait été bouclée sans l’autorisation – indispensable, selon elles – de N’Djamena. Toute cession ou changement de contrôle doit en effet, d’après le gouvernement tchadien, faire l’objet d’une autorisation de l’État, faute de quoi elle violerait « le droit de préemption de la Société des hydrocarbures du Tchad, partenaire commercial d’Esso Tchad ».
Bras de fer et nationalisation
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