Idrissa Seck confirme sa candidature et rompt avec Macky Sall
Officiellement en lice pour la présidentielle de 2024 au Sénégal, Idrissa Seck annonce sa rupture avec la majorité présidentielle et sa démission du Cese.
Cette fois, Idrissa Seck est allé à l’essentiel en quelques minutes, sans digressions fleuves ni messages cryptés. Depuis son fief de Thiès, au jour de la Korité (le nom donné au Sénégal à l’Aïd el-Fitr), il a confirmé explicitement le scénario que d’aucuns sentaient poindre depuis ses récentes déclarations.
Pour la quatrième fois
En février 2024, a-t-il confirmé, il ne se rangera sous la bannière ni de Macky Sall ni d’un éventuel dauphin au sein du parti présidentiel : il volera de ses propres ailes en déposant sa candidature à la magistrature suprême – pour la quatrième fois consécutive depuis 2007 – tout en en tirant les conséquences dès le début de la semaine prochaine.
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Le lundi 24 avril, « Idy » adressera au chef de l’État, Macky Sall, sa lettre de démission en tant que président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), une fonction qu’il occupait depuis le 1er novembre 2020. Le même jour, les deux cadres de Rewmi qui siégeaient jusque-là au gouvernement, Yankhoba Diatara (Sports) et Aly Saleh Diop (Élevage et Productions animales), présenteront eux aussi leur démission.
Dans un même élan, le parti Rewmi, qu’il avait fondé en 2006, larguera les amarres en se dissociant de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar (BBY).
Interviewé par Radio futurs médias (RFM) peu après cette déclaration, à l’occasion de la Korité, le président Macky Sall a pris acte de la décision d’Idrissa Seck. « En 2020, je l’avais appelé pour qu’il nous rejoigne afin qu’on travaille ensemble pour le Sénégal, mais pas pour évoquer l’élection présidentielle de 2024. Je lui avais fait savoir qu’il aurait toute la liberté de faire ce que bon lui semble en 2024. Sa déclaration de candidature confirme qu’il veut partir, ce qu’il a fait. Je prie pour lui », a indiqué le chef de l’État.
Challenger crédible ?
Idrissa Seck retrouve donc une complète autonomie de parole et de mouvement à dix mois de la présidentielle du 25 février 2024. Désormais en rupture assumée avec le camp présidentiel sans pour autant rallier l’opposition, saura-t-il trouver un positionnement de challenger crédible en vue de sa quatrième tentative ?
En 2019, il avait bénéficié du nombre considérable d’invalidations subies par les candidats de l’opposition, les uns en raison d’un déficit de parrainages, les autres (Khalifa Sall et Karim Wade) du fait d’une inéligibilité découlant de condamnations judiciaires. Il s’était classé deuxième au premier tour, avec un score (20,51 %) qui ne lui avait pourtant pas permis de mettre Macky Sall en ballotage.
En 2024, ses chances de se hisser au second tour risquent fort de dépendre des mêmes paramètres face aux poids lourds de l’opposition qui entendent se porter candidats.
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