Au Soudan, l’évacuation des ressortissants étrangers s’accélère

Plusieurs pays ont débuté des opérations de rapatriement de leurs ressortissants du Soudan, où les combats meurtriers entre l’armée d’Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires de Mohamed Hamdane Daglo font rage depuis plus d’une semaine.

Un convoi vers Port-Soudan quitte Khartoum, le 23 avril 2023. © Abubakarr JALLOH / AFP

Publié le 23 avril 2023 Lecture : 3 minutes.

Depuis le 15 avril, les deux généraux au pouvoir, Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo, se sont lancés dans une guerre sans merci, qui a fait plus de 420 morts et 3 700 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et a déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d’autres États du Soudan ou hors des frontières, au Tchad et en Égypte. Le pape François a appelé au « dialogue » face à la « grave » situation dans le pays. Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont entraîné la mobilisation de plusieurs pays pour évacuer leurs ressortissants.

États-Unis

Le président américain Joe Biden a annoncé samedi soir tard que l’armée avait « mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum ». Quelque 100 soldats des opérations spéciales américaines ont participé à l’évacuation d’un « peu moins d’une centaine » de personnes, dont plusieurs diplomates étrangers, au moyen d’une opération héliportée, selon le département d’État. Une évacuation des autres ressortissants américains, qui seraient plusieurs centaines, n’est pas prévue « pour le moment ».

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Union européenne

L’Union européenne multiplie les contacts pour évacuer par voie terrestre ses quelque 1 500 ressortissants, a annoncé vendredi un responsable européen. L’UE a une délégation à Khartoum et sept pays – France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Grèce et République tchèque – ont des représentations dans la capitale soudanaise.

La France a annoncé dimanche avoir commencé une « opération d’évacuation rapide » de ses ressortissants et de son personnel diplomatique. Des ressortissants européens et venant de « pays partenaires alliés » sont également pris en charge. L’Italie a lancé dimanche une opération pour évacuer ses ressortissants, mais aussi des Suisses et des membres de l’ambassade du Saint-Siège. « Au total, nos soldats prendront en charge environ 200 personnes », selon le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a déclaré dimanche qu’il participait à une opération d’évacuation internationale. Le ministère allemand de la Défense a annoncé dimanche avoir commencé l’évacuation de des ressortissants allemands après l’échec, selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, d’une première tentative mercredi. Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, a déclaré que le gouvernement avait ordonné l’envoi d’avions et de troupes en Égypte en vue d’une éventuelle évacuation des citoyens grecs et chypriotes.

Pays arabes

L’Arabie saoudite a évacué samedi 91 Saoudiens ainsi qu’une soixantaine de ressortissants de 12 autres pays. La Jordanie a déclaré samedi avoir commencé l’évacuation d’environ 300 de ses ressortissants. L’Irak a pour sa part annoncé dimanche l’évacuation de 14 Irakiens de Khartoum « vers un site sécurisé de Port Soudan », assurant que les efforts se poursuivent pour évacuer ceux qui restent. La veille, Bagdad avait annoncé que « l’équipe diplomatique irakienne avait été évacuée » de l’ambassade.

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Le Liban a déclaré que 60 de ses ressortissants avaient également quitté Khartoum par la route et qu’ils étaient « en sécurité ». L’ambassade de Tunisie à Khartoum a annoncé dimanche que l’opération d’évacuation des membres de la communauté tunisienne au Soudan commencera lundi. Pays voisin du Soudan, la Libye a annoncé par la voie de son ambassade à Khartoum l’évacuation de 83 Libyens de la capitale vers Port-Soudan.

Royaume-Uni, Irlande

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui aussi annoncé l’évacuation du personnel diplomatique du Royaume-Uni et de leurs familles. « Les forces armées britanniques ont procédé à une évacuation complexe et rapide dans un contexte d’escalade de la violence et de menaces à l’encontre du personnel de l’ambassade », a tweeté Rishi Sunak.

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L’Irlande a indiqué de son côté avoir entamé le « processus d’évacuation » de ses ressortissants et les personnes à leur charge.

Turquie

Ankara a annoncé qu’elle évacuerait ses « ressortissants se trouvant dans les zones de conflit par la voie terrestre et en passant par un pays tiers ». L’évacuation des quelque 600 ressortissants a commencé dimanche depuis deux quartiers de Khartoum et de Wad Madani, à 200 kilomètres au sud.

Mais l’évacuation du quartier de Kafouri, dans le nord de Khartoum, a été reportée « jusqu’à nouvel ordre » à cause d’une explosion dimanche près d’un lieu de rassemblement, selon l’ambassade de Turquie à Khartoum.

Pays d’Asie

D’autres pays se préparent à évacuer leurs ressortissants, notamment la Corée du Sud et le Japon, en déployant des forces dans des pays voisins. En Indonésie, le gouvernement « prend toutes les mesures nécessaires pour évacuer les citoyens indonésiens du Soudan », a déclaré dimanche le ministère des Affaires étrangères.

L’Inde a indiqué travailler « en étroite collaboration avec divers partenaires pour assurer le déplacement en toute sécurité des Indiens bloqués au Soudan et qui souhaiteraient être évacués ». L’armée soudanaise a par ailleurs déclaré qu’elle coordonnait les efforts visant à évacuer des diplomates chinois.

(Avec AFP)

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