Les Tunisiens bientôt confrontés à la pénurie d’or bleu ?

Dans la foulée de l’annonce faite par les autorités tunisiennes, la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux a mis en place un système de rationnement. 

© Damien Glez

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Publié le 24 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Effet visible du réchauffement climatique ou épiphénomène conjoncturel ? Les trente barrages tunisiens ont déjà vu se vider, cette année, au moins 70 % de leur capacité. Certains… 100 %. En cause, la sécheresse qui préoccupe depuis l’hiver les pays des deux côtés de la Méditerranée.

En Tunisie, voici venu le temps des restrictions, en deux temps. Le 31 mars, considérant que des risques de pénurie d’eau se profilaient, les autorités décidaient de couper l’approvisionnement public entre 20 heures et 3 heures du matin, et ceci jusqu’au mois de septembre où les retenues d’eau devraient avoir meilleure mine. Une décision mal accueillie, alors que le mois de Ramadan battait toujours son plein.

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Obligée de s’adapter à la conjoncture, la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) tente de rationner le précieux liquide, en suggérant de réduire la consommation liée à des activités jugées peu prioritaires, comme le lavage des voitures, l’arrosage des espaces verts à l’intérieur de la ville, le nettoyage de la voie publique, le remplissage des piscines ou l’irrigation en dehors de la capitale.

Impossible contrôle ?

Chacun tente de contourner comme il peut les restrictions, en remplissant toutes sortes de réserves, notamment de simples seaux qui doivent faire la fortune des vendeurs. La conséquence est, en parallèle des coupures nocturnes, une augmentation exceptionnelle de la consommation dans la journée. Des spécialistes des sciences de l’eau appellent donc à compléter le système de sensibilisation par la définition d’une quantité de stockage autorisée. Il reste à savoir comment contrôler, dans l’intimité de chaque foyer, les récipients accumulés sous l’évier ou le lavabo…

Certains traquent « l’or bleu » ailleurs que dans les circuits de distribution de la Sonede. Idée plutôt bonne, lorsqu’il s’agit de recueillir les eaux de pluies qui, sans cela, se disperseraient dans les méandres des ruelles. Initiative à double tranchant, quand il est question de creuser un puits personnel qui, au final, contribue encore à l’assèchement des nappes phréatiques.

Soutenus par des activistes, les utilisateurs lambda, eux, mettent à l’index les grands consommateurs que sont les industriels et les agriculteurs. Les spécialistes suggèrent effectivement une réflexion collective pour une optimisation de la consommation d’eau dans ces secteurs. Les plus pessimistes n’ont plus qu’à scruter les nuages, à l’approche du mois de mai qui voit traditionnellement les pluies se raréfier dans le nord de la Tunisie…

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